août - 2019 19

Cela fait des années que les bibliothèques publiques entendent parler de troisième ou tiers lieu, l’expression du sociologue Ray Oldenburg qui définit l’endroit où l’on se retrouve après la maison et le travail. Le troisième lieu c’est celui du dehors (ou d’un intérieur externe aux deux premiers), celui de la rencontre, de l’échange et de la socialisation donc, mais aussi des découvertes et des apprentissages informels. Les bibliothèques n’ont jamais été nommées dans la liste que propose Oldenburg. Pourtant elles se sont rapidement et avec raison, senties interpellées  par ce concept.

Ainsi, depuis des années, la bibliothèque publique est à la recherche des éléments qui vont en faire le troisième lieu préféré des citoyen-ne-s. En se concentrant sur ses espaces, ses services (parfois hors les murs il est vrai), ses usager-è-s et tout ce qui se passe à l’intérieur de ses murs, la bibliothèque publique a un peu oublié de s’intéresser à ce qui se passe à l’extérieur. Elle a certes, la plupart du temps, pris soin de son environnement extérieur immédiat, mais rarement s’est-elle éloignée de ses murs pour s’observer dans un contexte plus élargi.

Dans le cadre des projets de nouvelles bibliothèques, le tissu urbain dans lequel elles s’implantent est analysé, mais cette analyse vient surtout en appui au choix du lieu, évoquant forces et contraintes. Les relations avec d’autres institutions culturelles ou équipements municipaux sont évoquées, les accès pour y parvenir aussi, les transports en commun, la sécurité des piétons. Il peut être proposé d’élargir le trottoir, d’ajouter un arrêt de bus ou des supports pour vélos. Il peut être mentionné de renforcer des liens entre différents lieux, avec les parcs par exemple, en améliorant la qualité du trajet des piétons et des cyclistes. Ce sont là les voies officielles pour parvenir à la bibliothèque, celles qui ont été tracées et sont entretenues par le service d’urbanisme.

Sonia Lavadinho, anthropologue et géographe urbaine, ne parle pas plus des bibliothèques que Ray Oldenburg, mais elle a élaboré un concept intitulé la deuxième peau des parcs qui s’applique parfaitement aux bibliothèques publiques des villes.

On peut regarder cette vidéo en remplaçant le mot parc par bibliothèque toutes les fois où il est prononcé

La deuxième peau des bibliothèques, c’est ce qui se passe autour d’elles, ce qui mène à elles. Comme les parcs, les bibliothèques sont des endroits qui nous rendent heureux, des lieux différents. Le contact avec les livres et la beauté d’une simple étagère les présentant ont encore ce pouvoir apaisant. La bibliothèque, tout comme le parc, est un refuge dans la ville.

Mais comment est-ce à l’extérieur de la bibliothèque? Est-ce que c’est agréable? Est-ce qu’il s’y passe quelque chose? Qui donne envie de s’arrêter, et peut-être d’entrer dedans.

Comme Sonia Lavadinho le décrit, c’est en créant une épaisseur autour de la bibliothèque que l’on peut induire ces comportements. Il faut que “l’autour” de la bibliothèque, sa première membrane, soit aussi accueillante, invitante, que son intérieur. Il faut que cette membrane devienne habitable.

L’idée du trajet est également très importante dans la deuxième peau. C’est principalement au non utilisateurs-trices que pense l’anthropologue. Ce trajet qui n’est a priori pas à destination du parc ou de la bibliothèque, c’est lui qu’il faut modifier, renforcer. Comment? Sonia Lavadinho propose trois façons de le faire :

  • Offrir la possibilité et le désir de micro séjours, de pauses. Il faut alors imaginer des aménagements, un mobilier urbain qui donne envie de s’arrêter.

  • En renforçant la latéralisation, les opportunités de faire des pas de côté, dit Sonia Lavadinho, invitant la danse dans son concept. Ces pas de côté, ce sont les imprévus, les arrêts qu’on ne pensait pas faire. Ils se concrétisent encore une fois par du mobilier urbain invitant, mais peut-être aussi par une réappropriation de l’espace public, de la rue, du parvis d’une bibliothèque.

  • En renforçant les cordons de sociabilité, les opportunités d’interagir avec d’autres personnes. Il s’agit là d’offrir des lieux provoquant les rencontres naturelles, tout comme dans un parc les parents se retrouvent à discuter entre eux de façon naturelle près des modules de jeux pour enfants.

Finalement cette deuxième peau amène l’idée de constellation, dans laquelle on retrouve les concepts de groupe ou d’ensemble. La bibliothèque ne fonctionne pas de façon autonome, elle est intégrée à un groupe, un ensemble urbain. Sa deuxième peau lui permet de dialoguer avec son environnement et surtout avec celles et ceux qui la traversent et s’y arrêtent.

Tout cela, épaisseur, trajet, latéralisation, constellation, enrichit l’expérience de celles et ceux qui fréquentent la bibliothèque, qui l’utilisent, mais surtout de celles et ceux qui ne l’utilisent pas ou qui n’avaient pas l’intention de la fréquenter, celles et ceux dont on espère que le pas de côté les conduira à l’intérieur.

 

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juin - 2013 27

Pour faire suite au billet sur les fab labs paru précédemment et à l’occasion de la résidence Imaginons nos Fab Labs qui a lieu dans la grande région de Montréal, voici une veille pour poursuivre nos réflexions et l’exploration de ces espaces de création.

Image_Fab_Lab

 

Bibliothèques, nouveaux espaces, réflexions

Les Tiers-Lieux, une notion à expérimenter et co-construire
Historique, définition et réflexion sur les tiers lieux de la part de Raphaël Besson, chercheur en Sciences du territoire et chef de projet Living Lab à la Casemate à Grenoble.

Les fab labs en bibliothèque : nouveaux tiers lieux de création
Marie D. Martel, à la Ville de Montréal, rappelle comment les bibliothèques ont de tout temps participé à l’évolution de la société dans laquelle elles sont implantées et comment elles se sont adaptées. Le passage au livre numérique et la libération des espaces en bibliothèque est peut-être le moment d’ouvrir de nouveaux lieux de participation citoyenne et créatrice : les fab labs. Son article propose des liens vers huit labs divers.

Espaces physiques et pratiques émergentes : comment les bibliothèques publiques peuvent y participer ?
Cet article de Vincent Audette-Chapdelaine, paru dans le Bulletin des bibliothèques de France et bien que datant de 2011, est toujours d’actualité. Le bibliothécaire et directeur d’Espace Temps, nous présente différentes initiatives citoyennes et communautaires, lieux de partage et de création. Il nous invite ainsi à questionner le rôle et la place de la bibliothèque publique dans ce nouvel univers.

 

Fab Labs

Qu’est-ce qu’un FabLab ?
La réponse parfaite à la question, en une minute et trente secondes, en images, ludique et limpide. Il manque bien évidemment des détails, mais les éléments de base sont là.

Les Fab Labs par Neil Gershenfeld
La conférence TED que Neil Gershenfeld, professeur au MIT et fondateur des fab labs, a présenté en février 2006. Il explique d’où est venue l’idée de ce concept, comment s’est amplifié le mouvement, quels objets on peut y créer et comment cette fabrication personnelle (qui vise une approche ascendante, bottom-up) est une véritable révolution.

Charte des Fab labs
La charte officielle (en anglais) sur le site du Center for Bits and Atoms (CBA) du MIT, qui en sept grands points définit un fab lab et ses modalités d’utilisation. On la retrouve en français ici.

Fab Labs – Tour d’horizon
Ce rapport d’une soixantaine de pages est une présentation très complète de ce qu’est un fab lab, ce qu’il contient, ses usages et pratiques, etc. Il présente également d’autres espaces de fabrication numérique personnelle. Un véritable état des lieux des fab labs, un incontournable pour ceux qui s’intéressent à cette nouvelle forme de l’innovation participante.

Comment ouvrir un fablab – Construire le monde de demain en 7 jours (ou plus)
Traduction de Limouzi Lab d’un texte du Fablab d’Amersfoort (Harmen G. Zijp / FabLab Amersfoort ) aux Pays-Bas. C’est en quelque sorte le résumé rapide de Comment monter son fablab dans son garage (ou presque) ? Il donne les informations de base, les principales étapes pour créer un fab lab à partir de rien, avec un petit budget et une petite équipe et ce de manière autonome (ou presque), sans faire appel préalablement aux pouvoirs publics et à leur subventions. C’est donc une approche « du bas vers le haut » qui est proposée ici, un modèle général qui n’est pas orienté spécifiquement vers les bibliothèques. Liste des machines et logiciels pour démarrer.

Mini Fablab
Ce site néerlandais propose (en anglais), à partir de l’observation de départ que la plupart des gens venaient au Fab lab d’Utrecht ProtoSpace pour construire de petits objets, une liste de machine à coûts réduits, permettant ainsi de construire un mini fab lab à peu près n’importe où, chez soi, dans une école, une bibliothèque…

Fablabo
Wiki mis en place par l’association Ping (Nantes, France) proposant diverses ressources (liste de machines, outils, logiciels libres, projets en cours, etc.) ainsi que plusieurs liens permettant de connaître l’histoire, la charte des fabs labs et autres lectures pertinentes.

Fab Wiki
Comme son nom l’indique, un wiki international sur les fab labs, avec entre autre une page très intéressante sur les consignes de sécurité à respecter dans cet espace particulier. Car ne l’oublions pas, bien que ce soit de la création numérique, les machines qui coupent, soudent, et les outils, sont bien réels.

 

Fab Labs au Québec

Fab Labs Québec est une « communauté motivée par l’émergence de l’interstructure des Fab Labs au Québec ». Le site propose des informations générales sur les fab labs (historique, mouvement), mais aussi des informations plus pratiques pour «Démarrer son Fab Lab», ainsi que les projets en cours au Québec.
échoFab est le fab lab installé à Montréal. Il ouvre ses portes au public deux journées par semaine, répondant ainsi à la charte du MIT. On y retrouve de nombreuses machines-outils, des ordinateurs et des outils traditionnels. En plus de l’aspect technique et technologique, du personnel très compétent est sur place pour accompagner les citoyens dans leurs projets.

DèmosLab
C’est le deuxième fab lab au Québec, qui a ouvert ses portes tout récemment. Il se trouve à Chicoutimi et on peut s’y rendre gratuitement une journée par semaine. On y retrouve une imprimante 3D, des micro-contrôleurs et micro-ordinateurs, et de l’équipement d’électro-mécanique.

Eastern Bloc
« Eastern Bloc est un centre de production et d’exposition voué à la promotion des nouveaux médias et des arts interdisciplinaires. » Dédié essentiellement à la communauté artistique, le lab d’Eastern Bloc, situé à Montréal, possède de nombreux outils et permet une création à « l’intersection de la technologie et de la science ». Des ateliers ouverts à tous sont également organisés.

ÉchoRap
ÉchoRap est une imprimante 3D conçue au Québec (inspirée du projet RepRap) et qui sera commercialisée par Robotic Sequencing. Il est prévu qu’elle soit livrée à assembler et l’ambition du projet est de créer une imprimante 3D à faible coût, facile à monter, et qui pourra à son tour produire des pièces pour en fabriquer une autre.

On retrouve à Montréal d’autres lieux de créations numériques et robotiques, liés à l’art comme Hexagram-UQAM et Hexagram-Concordia, qui sont des centres de recherche en arts médiatiques et technologies réservés aux chercheurs et artistes, ou Foulab, qui est un hackerspace, dont les utilisateurs sont membres, mais qui ouvre ses portes aux curieux une fois par semaine. Turbine, qui est un « centre de création, de formation, de recherche et de diffusion de pratiques actuelles en art et en pédagogie », a mis en place en 2012 un Fab lab mobile sous forme de projet ponctuel, dédié à la médiation culturelle.

 

Fabs Labs, makerspaces et bibliothèques

A librarian’s guide to makerspaces : 16 resources
Cette page de OEDb (Open Education Database) propose 16 liens pointant vers des ressources pour toute institution réfléchissant à la possibilité d’implanter un makerspace dans ses espaces et les façons de le faire.

Makerspaces, Parcipatory learning, and Libraries
Blogue de Buffy Hamilton, Learning Strategist for the Cleveland Public Library in Cleveland, Ohio. On peut y lire ses définitions, réflexions sur ce qu’est et sur ce qu’on peut faire d’un makerspace en bibliothèque.

Made in ma bibliothèque
Sabine Blanc, journaliste, reprend l’idée de l’évolution des bibliothèques et de leur accompagnement des changements de la société, qui, après l’informatique et internet, passe maintenant par l’implantation d’espace de création numérique. Elle présente le Fab lab de la Fayetteville Free Library, ainsi que quelques réflexions intéressantes sur le modèle d’affaire à appliquer à ces nouveaux lieux.

Webinar : « Made in a Library » (OCLC/LJ)
En mai 2012, OCLC et Library Journal ont proposé un webinaire sur les fab labs et autres espaces de création en bibliothèque intitulé : Made in a Library. Ce blog en propose une synthèse/ résumé avec des nombreuses questions à se poser en tant que bibliothèque et des pistes de réponses. On y trouve aussi des exemples concrets comme le Fab Lab de Fayetteville Free Library, ainsi que des listes de machines et outils.

The Labs @ Carnegie Library of Pittsburgh
Cet article présente The Labs de la Carnegie Library de Pittsburgh, un espace dédié à la création numérique pour les adolescents, inspiré du YOUmedia de Chicago.

The Makings of Maker Spaces
Un article de l’American Libraries Magazine, en trois parties, et qui présente des modèles de makerspaces et les partenariats qui fonctionnent, une entrevue de l’auteur Cory Doctorow, ainsi qu’un historique de ces espaces et une liste de machines qui composent ces espaces de création. On y retrouve également diverses ressources. Il est cependant intéressant de noter que bien que le Fab Lab de Fayetteville y est mentionné, les mots et le concept de fab lab ne sont pas évoqués…

Fab Labs at the Library
Allen County Public Library et Fayetteville Free Library offrent toutes deux des modèles différents de fab labs ou de makerspaces (l’article propose d’ailleurs un encadré avec la terminologie utilisée), dans une remorque sur le stationnement de la bibliothèque pour la première et à l’intérieur même de l’édifice pour la seconde. La volonté de proposer de tels espaces en bibliothèques publiques part d’une réflexion autour de la phrase du directeur de la Allen County Library, Jeff Krull : “The library is in the learning business, not just the book business”.

 

Photo : échoFab (Montréal) par Gaëlle Bergougnoux, licence : CC BY-NC-SA

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juin - 2013 14

Gaëlle Bergougnoux est étudiante à la maîtrise en sciences de l’information à l’EBSI. Elle termine ses études en effectuant un stage sur le sujet des fab labs à la Division des Quartiers culturels avec Marie D Martel.

La bibliothèque publique, de par son rôle et sa place dans la société a toujours avancé et accompagné les évolutions de celle-ci. Loin de l’image du sanctuaire de livres (ce qu’elle est aussi d’une certaine façon), la bibliothèque s’est toujours renouvelée, s’adaptant et adoptant les technologies de l’heure. Ainsi CD, DVD, Blu-ray, jeux vidéo sont entrés dans ses collections. Ordinateurs et internet ont aussi leur place dans ces lieux publics d’information. Les formations et les activités proposées aux usagers se sont aussi diversifiées, et si l’on y raconte toujours des histoires aux plus jeunes, on y trouve maintenant des soirées jeux vidéo, des initiations à Internet et aux réseaux sociaux. Mais comme l’ont souligné plusieurs auteurs et professionnels du monde des sciences de l’information, la bibliothèque du 21e siècle entre dans une nouvelle ère, qui, de consultation et utilisation, devient participation et création.

Le concept qui a nourri cette réflexion nous vient de la sociologie urbaine et plus précisément de Ray Oldenburg. Dans ses ouvrages Celebrating the Third Place et The Great Good Place, le sociologue y développe l’idée, qu’après le premier lieu (la maison) et le deuxième (le travail), les humains ont besoin d’un troisième lieu, neutre, pour s’y retrouver, interagir, entrer et participer à la vie de la communauté. Oldenburg pense avant tout aux cafés (un certain modèle du café européen), mais aussi à bien d’autres endroits comme le titre complet de son livre l’indique : The Great Good Place: Cafes, Coffee Shops, Community Centers, Beauty Parlors, General Stores, Bars, Hangouts, and How They Get You Through the Day… Pourtant, si la bibliothèque publique ne fait pas partie des espaces qu’Oldenburg propose comme « tiers-lieu » ou « troisième lieu », nombreux sont ceux qui ont vu en elle les caractéristiques idéales pour répondre à ce concept. S’est alors posée la question de la façon dont la bibliothèque publique, qui possède en ses fondements des valeurs idéales pour être ce tiers-lieu, ferait pour en être effectivement un.

Les fab labs sont une réponse possible à cette transformation nécessaire, ce passage de lieu de consultation à lieu de participation, que vivent les bibliothèques publiques, et orienté bien évidemment vers les usagers. Comme le souligne en effet Jeff Krull, directeur de la Allen County Public Library : « The library is in the learning business, not just the book business ». Et c’est ainsi qu’il explique la présence du conteneur installé dans le stationnement de la bibliothèque et qui contient un fab lab, un « fabrication laboratory », un espace dédié à la fabrication numérique.

 

Qu’est-ce qu’un fab lab ? Et a-t-il sa place en bibliothèque publique ?

Les fab labs (contraction de fabrication laboratory) sont nés en 2001 au MIT, dans un cours du professeur Neil Gershenfeld intitulé « How to make (almost) anything ? ». On trouve plusieurs définitions de ce type de lieu. Fabien Eychenne, dans un rapport de la Fing (Fab Labs, Tour d’horizon) en parle comme « d’une plate-forme de prototypage rapide d’objets physiques, « intelligents » ou non » (p.7). C’est plus concrètement un atelier de création, fabrication numérique dans lequel on retrouve des machines à commande numérique (imprimante 3D, découpeuse laser, fraiseuse, etc.), des outils (petite électronique, fer à souder par exemple) et bien évidemment des ordinateurs, équipés de logiciels de CAO (création assistée par ordinateur).

Mais un fab lab, c’est aussi et surtout des valeurs. Pour Gershenfeld, le fab lab est « un lieu dans lequel s’expriment la créativité et le partage » (Eychenne, p.20), un endroit qui permet un apprentissage différent, qui veut revaloriser la culture du faire. Le travail en équipe est plus qu’encouragé, l’apprentissage par les pairs quasi inévitable et souhaité. Des réseaux intra fab lab et inter fab labs ont émergé. Quiconque vient utiliser un fab lab lors des journées ouvertes à tous est prié de documenter et déposer son projet sur le(s) réseau(x). Le partage est donc une notion importante. En effet, « un projet a plus de chance de réussir s’il est partagé avec les autres parce qu’il s’enrichit et s’améliore au contact de la communauté » (Eychenne, p.21).

Si les fab labs sont une belle expression du DIY (Do it yourself), ils appliquent également en leur sein le DIWO (Do it with others). Les fab labs peuvent exister sous différents modèles, privés, semi-privés ou publics, soutenus par une école, une collectivité locale, une société, et être ouverts à tous ou seulement pour des étudiants ou des entreprises. Si l’investissement de départ peut être relativement important (environ 100 000$, et avec un budget de fonctionnement mensuel de 5000 à 25 000$), il est tout à fait possible, et l’on voit fleurir sur la toile de nombreuses façons et propositions, de monter un fab lab avec un budget beaucoup plus modeste.

Montréal possède son propre fab lab, échoFab, répondant à la charte du MIT. Il se présente comme « un prototype d’atelier numérique communautaire de quartier » et est ouvert au grand public deux journées par semaine.

 

Tout ceci est bien beau me direz-vous, mais quel rapport avec les bibliothèques publiques ?

Si l’on en revient au concept de « tiers-lieu », la bibliothèque ne peut pas éternellement rester un espace d’emprunt et de consommation de l’information sous quelque forme qu’elle soit. Pour devenir ce troisième lieu après la maison et le travail, un lieu dans lequel on se sent bien, pour lequel on a un sentiment fort d’appartenance et qui nous permet de nous ancrer et de participer à la vie de notre communauté, la bibliothèque publique doit proposer de nouveaux espaces de partage, de communication, de création. Les fab labs semblent répondre à ces nouvelles préoccupations. Ils sont des lieux ouverts, prônant l’éducation et l’apprentissage (une littératie technologique et technique) et si les bibliothèques ont démocratisé l’accès au savoir, les fab labs ont « pour objet de démocratiser l’accès aux outils et machines pour permettre les inventions et les expressions personnelles » (Eychenne, p.49).

Plusieurs bibliothèques, pour la plupart aux Etats-Unis, ont ainsi expérimenté le concept du fab lab en leurs murs. Le plus célèbre reste à ce jour le Fab Lab de Fayetteville Free Library. Sa directrice, Susan Considine affirme que les bibliothèques sont là pour donner aux gens l’opportunité d’être ensemble pour apprendre, discuter, découvrir, tester, créer…Et c’est avec cette idée que le Fabulous Laboratory (bien que répondant aux critères du MIT, ce « fab lab » ne veut pas s’appeler ainsi pour se laisser la possibilité d’évoluer selon les exigences de la bibliothèque et les souhaits des usagers) a vu le jour. Lauren Britton Smedley, qui est l’instigatrice du projet, a beaucoup réfléchi à la forme qu’il pourrait prendre, à ce qui appartient à un espace comme celui-ci. C’est finalement un modèle hybride, qui est ouvert aux entrepreneurs. La bibliothèque est ainsi vue comme un centre d’échange de connaissances, ce qui correspond parfaitement aux fab labs et à l’importance qu’ils accordent au partage.

D’autres bibliothèques publiques proposent des espaces de création, des makerspaces (lieu de rassemblement d’une certaine communauté liée par des intérêts communs, où l’on se retrouve pour socialiser, échanger, élaborer des projets, partager et fabriquer). Ainsi la Maker Station de la Allen County Public Library est une sorte de fab lab installé dans une remorque située sur le stationnement de la bibliothèque. Avec l’idée que « anytime libraries come across an opportunity for people to learn and grow, they should do it », son directeur, Jeff Krull, a établi un partenariat avec TekVenture, une organisation sans but lucratif spécialisée dans la technologie et les makerspaces. L’organisation a fourni remorque et équipements, et la bibliothèque un emplacement pour le tout. La Maker Station est ouverte trois jours par semaine au grand public, le reste du temps elle est à la disposition d’entrepreneurs ou de particuliers.

On retrouve aussi des espaces de création numérique, montage de film, photographie, studio d’enregistrement, dans plusieurs bibliothèques aux Etats-Unis, parfois destinés aux jeunes et adolescents en particulier. C’est le cas du YOUmedia lab à la Chicago Public Library ou du Storylab de la Tacoma Public Library. Le Digital Media Lab de la Skokie Public Library, ouvert à tous les usagers de la bibliothèque, possède ordinateurs et équipements pour filmer, photographier, enregistrer. Certains matériels peuvent même être empruntés. I Street Press de la Sacramento Public Library propose des ateliers d’écriture, des informations sur la publication pour écrivains en herbe et permet même de publier ses œuvres grâce à une Espresso Book Machine ! Comme le résume cet article, « I Street Press turns readers of books into makers of books ».

Plus proche de nous, le Café de Da de la bibliothèque Ahuntsic a ouvert ses portes en 2011. Il propose rencontres et conférences, mais a initié en 2012 des ateliers de cinéma en direction des 16-25 ans pour leur permettre de réaliser, monter et projeter des films.

Tous ces exemples illustrent l’entrée des bibliothèques publiques dans l’ère de la culture du faire. N’en étant qu’à ses balbutiements, c’est toutefois une période de tâtonnements et de questionnements. Un fab lab a-t-il sa place dans les bibliothèques de Montréal ? Sous quelle forme ? Et pour quels publics ? Comment, après l’âge de l’accès et de la formation que définit Marie D. Martel, passe-t-on à celui qu’elle nomme l’âge de la participation ?

Parues en 2011, les nouvelles Lignes directrices pour les bibliothèques publiques du Québec, rappellent que ces dernières sont « étroitement liée[s] à la vie citoyenne » et qu’elles « contribue[nt] de façon significative au développement culturel, communautaire, social et économique des individus et des collectivités » (p.11). Parmi ses six valeurs principales, on retrouve l’approche participative, la créativité et le développement durable, trois valeurs qui, bien que non mises de l’avant de façon explicite, sont aussi celles des fab labs. Plus loin, les Lignes directrices rappellent que « les ressources technologiques font partie intégrante de l’offre de service de la bibliothèque publique » (p.37).

Lorsque l’on se penche sur la Politique de développement culturel de la ville de Montréal, 2005-2015, il est mentionné comme axes stratégiques pour les bibliothèques qu’il faut « renforcer [leur] utilisation comme outil d’intégration et de développement social » ainsi que leur rôle « comme milieux de vie ». Sans qu’il soit nommé, transparaît dans ces volontés, le concept de tiers-lieu. Pourtant, aucune action concrète n’est proposée pour faire de la bibliothèque publique cet espace particulier.

Les fab labs, de par leurs valeurs et leurs principes, pourraient être une des réponses pour entrer dans l’âge de la participation. Comme le souligne Eychenne, ils encouragent « la créativité individuelle car elle est porteuse de plus de conscience et responsabilité sociale » (p.9). On retrouve dans la charte des fab labs les termes accès, partager avec les autres utilisateurs, éducation, capitalisation des connaissances… La filiation avec les bibliothèques publiques apparaît de plus en plus évidente.

 

 Alors c’est décidé, installons un fab lab dans une bibliothèque !

Avant tout, il importe de se demander sous quelle forme nous voulons implanter ces nouveaux espaces et toutes leurs nouvelles fonctions dans la bibliothèque publique (un webinaire d’OCLC et du Library Journal indique un budget de 10 000 à 50 000$ pour monter un fab lab et un espace nécessaire d’environ 75 m2).

L’expression même de fab lab correspond à l’espace inventé par Neil Gershenfeld et reconnu par le MIT. Les bibliothèques publiques, bien que s’inspirant fortement de sa philosophie et de ses principes, ne sont cependant pas obligées de se conformer à tous les points de la charte. Sans doute, vont-elles devoir se pencher et réfléchir à quelle sorte de makerspace elles veulent pour leur communauté et leurs citoyens. On peut même imaginer que les bibliothèques publiques développeront leur propre homologation, répondant ainsi à leurs réels besoins.

Les fab labs possèdent des qualités « humaines » que les bibliothèques publiques vont sans doute pouvoir utiliser. On peut ainsi penser à un partenariat avec des écoles ou certains programmes particuliers, pour revaloriser le travail manuel, ce « faire » qui disparaît des écoles. Les enfants aiment naturellement bricoler (il n’est qu’à voir le succès des petits bricolages qui sont souvent proposés après l’heure du conte), ils sont certainement un public déjà acquis aux fab labs. Les adolescents, et ce n’est pas pour rien que plusieurs bibliothèques américaines ont développé des labs spécifiquement pour eux, sont aussi des usagers à privilégier dans cette entreprise, eux qui délaissent la bibliothèque publique à cet âge particulier de la vie… Plus globalement, le fab lab, un terrain neutre qui propose une littératie nouvelle, où tout le monde se retrouve un peu sur le même pied d’égalité et où chacun est encouragé à partager ses connaissances, pourrait être un lieu de mixité, de réconciliation sociale.

En venant à la bibliothèque pour fabriquer (comme on y vient pour lire), c’est un véritable moyen de s’approprier le lieu qui est proposé ici. En permettant aux usagers de créer, en favorisant l’émergence de projet individuel et communautaire, le fab lab leur offre par là-même la possibilité de s’épanouir personnellement et de faire rayonner la bibliothèque dans sa communauté.

 

Image : Marc-Olivier Ducharme, source : échoFab, licence : CC BY-NC-SA 2.5 CA

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avr - 2013 11

du boise

  1. Bibliothèque du Boisé : en route vers la certification LEED Or. L’arrondissement de Saint-Laurent poursuit son processus vers l’obtention de l’accréditation LEED Or pour la future Bibliothèque du Boisé qui ouvrira ses portes en juillet 2013.
  2. Portes Ouvertes Design Montréal : 4 et 5 mai 2013 – Incursion chez les designers et les architectes montréalais. Montréal, Ville UNESCO de design, ouvre ses portes au grand public pour découvrir les talents de ses architectes et designers d’intérieur, à travers différents projets, récemment construits ou aménagés tels que la Bibliothèque du Boisé dans l’arrondissement de Saint-Laurent, le nouveau Planétarium, le Musée des beaux-arts de Montréal, etc.
  3. Des bibliothèques à la page. « Architectures de la connaissance », le nouveau livre de Jacques Plante, professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval, nous propose de découvrir les lieux de la connaissance et du savoir au Québec, notamment à travers différents projets inspirants de bibliothèques.
  4. Hunt Library : Photos and Video Gallery. Galerie photo de la nouvelle bibliothèque universitaire récemment construite en Caroline du Nord , offrant des espaces novateurs: Game Lab, Makerspace, Immersion Theater, etc. et où la technologie est omniprésente.
  5. Au cœur d’une médiathèque, un patio à ciel ouvert. « Un projet, une particularité. À Mont de Marsan dans les Landes, une médiathèque moderne et audacieuse a été inaugurée au mois de décembre dernier. Imaginé par le collectif Archi5, ce bâtiment se distingue par sa géométrie simple mais surtout par une petite curiosité située en son centre : un patio à ciel ouvert aménagé comme une petite cour privative ».
  6. La notion de marque (Branding) en bibliothèque: mémoire d’étude. « La notion de marque est de plus en plus évoquée par des bibliothèques anglo-saxonnes et d’Europe du Nord, mais également par quelques bibliothèques françaises . Il apparaît donc nécessaire de déterminer quelles sont les perceptions et les pratiques de la marque en bibliothèque. Pour quelles raisons des marques sont-elles mises en place en bibliothèque, et avec quels moyens d’action et dévaluation ? « 
  7. Une bibliothèque numérique dans une station de métro. Dans l’État de Philadelphie, Le service des transports, la Free Library de Philadelphie, et la Suburban Station ont mis en place une bibliothèque numérique à base de codes QR pour favoriser la lecture hors les murs.
  8. USA | Bibliothèques d’avenir : ni OMA ni MVRDV mais Adjaye et Helen & Hard. « À l’heure où les bibliothèques dites de ‘troisième lieu’ se multiplient, Sarah Williams Goldhagen, critique architecturale du bimensuel américain The New Republic, conseille de regarder non pas du côté des plus monumentales, telle la bibliothèque de Seattle d’OMA, mais plutôt du côté des modestes projets de quartiers. »

Pour aller plus loin :

Photo : Future Bibliothèque Du Boisé. Source : Ville de Montréal

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août - 2012 02
DOK "genius bar"

Futur "Genius bar" - DOK Library Concept Center

  1. La bibliothèque n’est pas un entrepôt de livres : les bibliothèques ne sont plus axées sur le livre et les collections mais plutôt sur les usagers, le public. Dans une bibliothèque traditionnelle, 70% de l’espace est consacré aux livres et aux rayonnages et 30% au public. Actuellement, les nouvelles bibliothèques appliquent l’inverse : 70% de l’espace consacré au public contre seulement 30% pour les collections. Dans les pays scandinaves, la proportion consacrée au public est encore plus importante et peut atteindre 80%  dans les nouveaux projets.
  2. La bibliothèque est un lieu de création : la bibliothèque offre des espaces de création littéraire, artistique, numérique et technologique à ses usagers. Des espaces pour imaginer, inventer, innover, créer et expérimenter. Et pour cela, elle met à la disposition des usagers des outils et des moyens. La bibliothèque devient un lieu de démocratisation de la créativité et de l’innovation. Des FabLabs, Makerspaces, Hackerspaces, MediaLab et autres formes de laboratoires et d’ateliers de fabrication numérique voient le jour dans les bibliothèques publiques. Exemple de la Fayette Free Library avec son Fabulous Laboratory ou le futur Urban Media Space à Aarhus au Danemark avec ses multiples laboratoires : FictionLab, Literature Lab, Transformation Lab, etc. Véritable révolution, l’usager de la bibliothèque devient créateur et pas seulement consommateur.
  3. La bibliothèque est un lieu d’apprentissage : s’inspirer du modèle des Learning Centres pour offrir des lieux favorisant l’apprentissage et la formation tout au long de la vie, des  lieux hautement technologiques qui offrent l’accès à l’information et au savoir, sous toutes ses formes : à travers les collections, les jeux, les activités littéraires et artistiques, les formations et la technologie. La bibliothèque participe à la réduction du fossé numérique et soutient l’alphabétisation numérique. Exemple des Idea Stores de Londres axés sur la formation.
  4. La bibliothèque est un lieu de socialisation, un troisième lieu. Cela ne se limite pas à introduire un café pour qu’une bibliothèque devienne un troisième lieu. C’est une approche qui doit se refléter dans tous les espaces de la bibliothèque et dans la vision du projet. La bibliothèque est un espace de rencontre, de discussion et de débat. Elle  favorise les interactions et les connexions, les loisirs et la détente.
  5. La bibliothèque est un lieu d’expérience. En marketing mix, l’accent n’est plus mis sur le Produit, jadis élément important des 4P (Produit, Place, Prix, Promotion) mais plutôt sur l’expérience, élément issu des 4 E (Experience, Every place, Exchange, Evangelism). Même chose en bibliothèque, le livre n’est plus le « produit » principal, on met l’accent sur l’expérience usager. La bibliothèque est centrée sur l’usager, ses besoins et ses préférences.  Elle est un lieu d’exploration et de découverte, un lieu d’expérience, à la manière des Apple Stores, un lieu qui incite l’usager à rester plus longtemps et à revenir, où les usagers ne viennent pas juste pour emprunter mais pour vivre une expérience unique. L’exemple de Cerritos Public Library (Californie) et son concept de « New experience » Library, tel que développé dans «The Experience Economy» et l’exemple de Hjorring Library au Danemark.
  6. Une place pour chacun : la bibliothèque est un lieu ouvert à tous et offre un espace pour le travail en groupe, le travail individuel, un espace pour discuter, socialiser, un espace pour manger, etc. l’adolescent y trouve sa place, de même que l’enfant, la personne âgée, les familles, etc. Cela implique une polyvalence au niveau des espaces. La bibliothèque prend en considération tous les publics et les catégories d’âge et offre des espaces à tous et des zones pour différentes activités.
  7. Design participatif, co-création avec l’usager. L’usager est au centre et on construit pour lui, pourquoi se mettre à sa place et deviner ce qu’il veut, pourquoi ne pas lui demander son avis directement, connaître ses besoins. Consultations publiques, enquêtes et sondages auprès de la population à desservir sont nécessaires. On fait participer l’usager dans le processus de design et de cette façon, on s’assure que la bibliothèque est construire de son point de vue et non de celui de l’institution.

La multiplicité des modèles, Idea Stores, Learning Centres, troisième lieu, FabLab, MakerSpaces, etc.  doit être une source d’inspiration. Les modèles ne sont pas des franchises, il ne suffit pas de copier la recette d’un modèle pour en assurer le succès !

Chacun des modèles a été développé dans un contexte particulier, pour des besoins particuliers et pour une population avec des caractéristiques sociodémographiques et socio-économiques bien précises.

Il est important de s’inspirer et de combiner les éléments à succès des différents modèles pour créer une bibliothèque parfaitement intégrée dans son milieu et répondant aux besoins de sa population.

Quelque part sur le web, quelqu’un a déjà écrit que « les bibliothèques ne vont pas disparaître, elles vont juste exister différemment ».

Photo : Futur « Genius bar » à la DOK Library Concept Center. Source : Flickr, galerie de The Shifted Librarian, licence: CC BY-NC-SA 2.0

Pour aller plus loin :

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fév - 2012 22

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Model of the library as "space" in the knowledge society

1. A New model for the public library in the knowledge and experience society. Le document propose un nouveau modèle de bibliothèque publique basé sur quatre objectifs : l’expérience, l’implication, le renforcement et l’innovation. De ces objectifs découlent quatre principaux types d’espace : Espace d’inspiration (inspiration space), Espace d’apprentissage (learning space), Espace de rencontre (meeting space) et Espace de performance (performative space). Le modèle propose d’intégrer les quatre objectifs dans l’architecture, l’aménagement, les services et les programmes de la bibliothèque.

2. Bibliothèque d’aujourd’hui : lignes directrices pour les bibliothèques publiques du Québec. Il s’agit d »une mise à jour des normes publiées en 1996 « Pour des bibliothèques québécoises de qualité ». Le chapitre 9 porte sur les ressources matérielles dont les différents espaces de la bibliothèque et l’architecture. En annexe, on retrouve des outils de mesure sur les collections, les superficies, les places assises et des données techniques sur l’éclairage et le mobilier. Une publication des Éditions de l’ASTED.

3. Top 10 Libraries for Children. Un classement réalisé par Livability sur les bibliothèques américaines. Parmi les critères : les bibliothèques ayant des espaces visuellement attractifs pour les enfants, la diversité des programmes et l’intégration des nouvelles technologies. La première place revient à la célèbre bibliothèque ImaginOn grâce à l’excellence de ses programmes et environnements offerts aux enfants.

4. Une nouvelle bibliothèque publique à New-York par 1100 Architect - Architecture.  Présentation avec photos de la nouvelle bibliothèque de New-York qui occupe les deux étages d’une tour d’habitation.

5. Le tiers-lieu, moteur de la créativité économique, sociale et culturelle ? «Le concept de tiers-lieu s’inscrit dans la problématique des lieux créatifs et de l’alchimie de la proximité et de l’échange. C’est un lieu hybride et fluide où convergent des dynamiques de développement économique, social et culturel. A ce titre, le tiers-lieu peut apparaître comme la particule élémentaire du lieu créatif. Il pourrait ainsi être l’incubateur du nouveau paradigme de l’organisation socioéconomique et « le processeur de l’intelligence collective » ».

Pour aller plus loin, consultez nos outils de veille :

http://www.netvibes.com/programme-rac
http://www.delicious.com/espaceb/RAC
http://wikibpm.bibliomontreal.com

Recherche : Touria Fadaili et Marie D. Martel

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fév - 2012 13

  1. Perceptions des bibliothèques 2010 : contexte et communauté. Cette étude d’OCLC présente les résultats du sondage mené auprès des consommateurs au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni de 2005 à 2010. On constate une augmentation de l’utilisation des bibliothèques en raison de la crise économique, la perception de la bibliothèque comme un atout appréciable et le souhait de voir la bibliothèque comme « troisième lieu » virtuel. Le livre est encore considéré comme la principale marque de commerce des bibliothèques.

  2. BCI Library projects. Présentation de 14 projets inspirants d’aménagement de bibliothèques, principalement en Europe, par BCI, une compagnie spécialisée dans le design de bibliothèques.

  3. Rosan Bosch Projects / Schools & libraries. Ce cabinet d’architectes compte parmi ses projets plusieurs écoles et bibliothèques innovantes dont la fameuse Hjorring Central Library, Mediaspace et une école « design » sans murs en Suède. Une conception originale et très créative des espaces qui reflète bien le rôle social de la bibliothèque en tant que lieu de rencontre mais aussi de découverte et d’expérimentation.

  4. La bibliothèque, un second chez-soi ? En France, Bibliothèque 21 est un cycle de rencontres départementales autour de la « bibliothèque publique d’aujourd’hui » réunissant des élus et des bibliothécaires. Ici, le premier volet se passe dans le Pas-de-Calais où le modèle nordique de bibliothèque « troisième lieu » est une source d’inspiration.

  5. Online space displacing physical space in libraries; the impact of online use on the transformation of library design (2011 ALIA Information Online Conference & Exhibition). L’espace virtuel et les changements technologiques ont un impact considérable sur l’utilisation de l’espace physique en bibliothèque d’où l’importance de repenser la planification et la conception de ce dernier en adoptant une approche orientée usager.

Pour aller plus loin :

Recherche :  Marie D. Martel et Touria Fadaili

L’image :  Hjorring Library source :  Flickr.

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