fév - 2012 27

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Enfin, Pretnumerique.ca est disponibles pour nos usagers :

Abonnés des Bibliothèques de Montréal, à vos téléphones intelligents, tablettes de lecture et ordinateurs! Avec leur collection de plus de 2 500 livres numériques, les Bibliothèques de Montréal vont encore plus loin.
La plateforme Internet Prêt numérique dispose de plus de 1 800 livres téléchargeables. La littérature québécoise y est à l’honneur avec des romans, des essais et des livres pratiques. Pour une durée de 21 jours, les ouvrages d’auteurs aussi reconnus que Nicolas Dickner, Lucie Pagé, Mara Tremblay, Andrée Poulin ou encore Patrick Sénécal peuvent être téléchargés de partout. Pour en savoir plus : Bibliomontreal.com/pretnumerique.

Plus de 2 500 livres numériques disponibles gratuitement

Abonnés des Bibliothèques de Montréal, à vos téléphones intelligents, tablettes de lecture et ordinateurs! Avec leur collection de plus de 2 500 livres numériques, les Bibliothèques de Montréal vont encore plus loin.

La plateforme Internet Prêt numérique dispose de plus de 1 800 livres téléchargeables. La littérature québécoise y est à l’honneur avec des romans, des essais et des livres pratiques. Pour une durée de 21 jours, les ouvrages d’auteurs aussi reconnus que Nicolas Dickner, Lucie Pagé, Mara Tremblay, Andrée Poulin ou encore Patrick Sénécal peuvent être téléchargés de partout. Pour en savoir plus : Bibliomontreal.com/pretnumerique.

Au cours des deux dernières semaines, j’ai eu la chance de présenter le contexte des livres numériques à près de 200 membres du personnel des Bibliothèques de Montréal (en majorité des bibliothécaires et techniciens en documentation). C’était le moment de mettre tout le monde au même niveau sur la question en expliquant comment les bibliothèques offrent des livres numériques et de la façon que nous avons procédé depuis juillet 2011 avec l’ajout d’un abonnement à Publie.net qui s’est enrichi en novembre 2011 avec l’ajout de Numeriklivres et des titres des éditeurs Petit Futé et Eyrolles. Février 2012 marque le début de l’offre de fichiers téléchargeables grâce au service de Prêt Numérique.

Pour revenir un peu plus en arrière, il faut placer les débuts de la constitution du service à la présentation : « Livre numérique : entre l’offre et la demande, la place des bibliothèques au Québec » de BAnQ au Congrès des milieux documentaires 2010 qui sera l’élément déclencheur ayant mené à la première rencontre du comité technique à quatre jours de Noël 2010. Pour le reste,  je vous réfère au billet de Clément Laberge qui explique le service dans tous ces détails.

La plus grande différence avec l’offre anglo-saxonne d’Overdrive, c’est que les acteurs de l’industrie du livre au Québec ont un rôle actif à jouer dans l’avenir du service. Aucun intermédiaire ne vient dicter les règles du jeu aux bibliothèques, car les institutions qui participent contrôlent le service.  Le défi maintenant, c’est de rassurer les éditeurs et les auteurs que la présence de leurs livres numériques dans nos bibliothèques est avantageuse pour nous, mais pour eux aussi.

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août - 2011 24
Photo de François Bon

François Bon

Pour conclure la médiation autour de publie.net, nous avons accueilli François Bon pour une session de clavardage transatlantique.

François Bon est un écrivain français né en 1953, en Vendée. Depuis 1982, il a publié plus d’une trentaine d’oeuvres sur des sujets variés. En 2009-2010, il est professeur invité (création littéraire) à l’Université Laval (Québec) et l’Université de Montréal (Montréal). Présent sur Internet depuis 1997, il fonde en 2008 la coopérative d’édition numérique publie.net.

On vous présente ici la quasi-totalité du verbatim de la séance de clavardage tenue le lundi 22 août. Les sujets de discussion ont beaucoup tourné autour du livre numérique, mais aussi de la médiation numérique et de publie.net.

pmlozeau : Bonjour tout le monde! Merci d’être ici, que vous soyez au Québec ou en France, le virtuel n’a pas de frontière!

pmlozeau : Juste remettre en contexte que les bibliothèques publiques de Montréal ont le plaisir d’accueillir François Bon pour une séance de clavardage de 1 heure.

François Bon : serai heureux aussi de voir échanger en direct les secoueurs de bibliothèques des 2 côtés de la mare, notamment sur les questions de médiation…

dbourrion : Vraie Question : qu’est-ce qui différencie l’écriture des deux côtés des grandes eaux (en un mot) ?

bibliosurf : Médiation ?

pmlozeau : De ce côté de l’océan, les BPM sont abonnées à publie.net depuis 2 mois et le succès est au rendez-vous.

pmlozeau : On a notamment fait la médiation de certaines oeuvres via le site http://bibliomontreal.tumblr.com/

François Bon : @Daniel des fois je me dis que la coupure d’écriture n’est pas entre la France et le Québec, mais entre l’espace francophone tout entier et la singulière Montréal, ville du monde

dbourrion : @fbon hum oui j’allais corriger, peut-être pas de différence en fait

bibliosurf : Ils disent quoi les lecteurs des BPM de Publie.net ?

Marie D. Martel : Comment s’est jouée la médiation de Publie.net à Angers Daniel ? Ou chez bibliosurf ?

dbourrion : A Angers, médiation minimale parce que difficile d’impliquer les bibs tradis et bibnums surchargés

bibliosurf : chez bibliosurf, la médiation s’arrête pour l’instant à Mauvais genres…

bibliosurf : J’attends d’avoir un spip numérique pour bouger le catalogue de publie.net

dbourrion : @Marie et pmlozeau : succès lié à médiation chez vous ? Seule explication ?

François Bon : médiation : pour nous si vital, on ne peut pas être le prescripteur de son propre travail, même si le web fait de nous à la fois lecteurs et auteurs

g@rp : et relecteurs ;-)

dbourrion :  » on ne peut pas être le prescripteur de son propre travail  » plus1 en encore plus quand tu es juge et partie

bibliosurf : voire d’aller chercher des données directement sur le site tiers livre et partout ailleurs (via la connexion multibase de spip)

astrolabemelun : A melun médiation comme à Angers, évidence de l’abonnement mais pour la mise en valeur c’est aux responsables numériques de le faire et partie prenante des deux côtés, position difficile

dbourrion : Sur Angers, ça évolue mais lentement, Bibs tradis commencent (enfin) à regarder publie.net et envisage enfin de faire médiation

bibliosurf : pourquoi à l’astolabe, le catalogue n’est pas accessible en wifi ?

dbourrion : mais lent parce que travail de médiation en Bu pas considéré comme coeur de métier

François Bon : salut Philippe, dit Pierre Ménard sur le web, avec moi à Ouessant (sous la même pluie, mais de l’autre côté de la rue) : Astrolabe Melun plus site Liminaire plus revue D’Ici Là

impossiblenaoko : pardon de vous interrompre mais qqn peut me dire ce que signifie pour vous médiation ?

ljodoin : Un corpus numérique sans médiation c’est comme une biblio sans bibliothécaire : mortel ;)

dbourrion : « médiation » amener le lecteur au texte inconnu

impossiblenaoko : merci :-)

dbourrion : n’engage que moi

bibliosurf : médiation = petit lien entre le livre, l’auteur et le lecteur effectué par quelqu’un qui s’implique.

François Bon : gros défi pour nous : désapprendre à penser le livre comme finalité du texte, le web nous permet de penser l’écriture en 3D, on commence tout juste à inventer objets écrits directement numériques

dbourrion : « médiation » : dégager de la masse l’important à lire

impossiblenaoko : re merci :-)

Marie D. Martel : L’appréciation des lecteurs s’est manifesté dans le nombre. Et des félicitations dans les commentaires, pour avoir oser miser sur cette littérature.

François Bon : des fois l’impression que le cheminement mental est largement plus difficile à embrayer (je parle pour moi, tout simplement) que n’importe quelle question code ou technique

g@rp : plus1

dbourrion : « le cheminement mental est largement plus difficile à embrayer » oui mais normal, rupture de civilisation, non ?

Marie D. Martel : La médiation, c’est le lieu de rencontre entre les gens et les documents ou entre les gens ou entre les documents ( s’ils sont des gens)

ljodoin : Laissons la parole à François un tantinet : Lequel de ces mots craignez-vous le plus : drm, rentrée littéraire, droit d’auteur, écrivain professionnel?

François Bon : @Marie dans les ateliers d’écriture, tellement souvent cette impression : un texte de Beckett ou Duras font court-circuit, le contemporain c’est pas un zoo, c’est juste le présent

bibliosurf : ljodoin mieux que les drm et autre polémique, la littérature. Blabla technique, les genres adorent… mais lire ?

François Bon : une de mes rages actuellement : que même avec le web on garde vieilles frontières, un Québécois qui écrit sera toujours un Québécois 1/2

bibliosurf : les gens adorent -» j’ai encore lapsusé

ana nb : me pose la question de l’interaction entre objet lecture lecteur

François Bon : alors que l’écriture de la ville (voir blogs Qc) nous concerne directement dans l’espace uni de la langue

François Bon : @ljodoin aucun de ces mots ne m’importe vraiment – la littérature parle, m’ouvre l’appétit du monde, m’agrandit au dedans

g@rp : Qc ?

François Bon : drm : aucun intérêt, on ne les utilise pas, donc pas concerné

Marie D. Martel : Qc = Québec, Canada :)

g@rp : Merci Marie :)

bibliosurf : Je dois raccrocher… je suis preneur de ce script qui permet d’échanger. D’avance merci contact@bibliosurf.com

François Bon : rentrée littéraire : juste un effet d’épicerie, à relier au fait que le temps moyen de présence d’un livre en librairie c’est 5 semaines

g@rp : et plus si bandeau rouge prix littéraire`

François Bon : droit d’auteur : vraie question, parce que système français pas transportable tel quel dans le numérique, lié à son histoire, et donc partie obsolète

Marie D. Martel : Tu fais partie de la rentrée littéraire au Seuil François, avec Après le livre, comment cette publication papier s’inscrit-elle dans ta démarche ?

François Bon : écrivain professionnel : l’écriture c’est la nuit, c’est un espace libre – contrairement à vous Américains, la figure de l’écrivain n’a jamais été un fait « professionnel » dans notre tradition

François Bon : @Marie intérieurement pour moi je n’ai plus besoin du papier – mais très conscient que nous sommes encore minorité à lire sur iPad et liseuse 1/2

François Bon : 2/2 on travaille en ce moment sur version « print on demand » du catalogue publie.net – on va forcément vivre plusieurs années transition avec coexistence papier/numérique

ljodoin : Mais après le livre, finalement, c’est déjà maintenant?

Marie D. Martel : Ce serait donc dans la perspective de démocratiser la littérature numérique ?

François Bon : par contre (ds Après le livre) remarque 1, chacune de ces transitions a été irréversible et globale 2, le temps de ces transitions (tablette, rouleau, codex, imprim, presse) chaque fois s’est réduit

pmlozeau : @fbon L’avantage du papier est donc de ne pas avoir de barrière technologique à l’accès?

Bébé_Mort : @ Bon : Mais la publication numérique nous amènes la même visibilité et le même $$$ On s’entend que ce n’est pas le premier endroit où les gens vont penser aller magasiner leur nouvelle lecture.

pmlozeau : (Pour le lecteur.)

François Bon : @Marie je n’aime pas expression « démocratiser la lecture », la littérature est dans une espace d’art, qui la veut la prend, Proust ou Rimbaud peu importe la profession des parents

François Bon : je parle auteurs Fr, mais Gabrielle Roy je la porte en moi depuis mon séjour, incroyable qu’elle ne soit pas en Pléiade

François Bon : et pensée aussi pour Paul-Marie Lapointe, dont j’ai découvert la poésie à Qc via Marie-Andrée Beaudet

Marie D. Martel : Démocratiser dans le sens d’offrir un accès plus large à tous. Réduire les inéquités dans l’accès. Rejoindre les gens où ils sont -encore.

François Bon : @Bébé-Mort (quel pseudo!) : cessons de penser en $$$, pensons contenu, et puis contenu, et puis contenu, et puis contenu

François Bon : @Luc un des paradoxes d’aujourd’hui : pas possible de comprendre cette transition sans en accepter l’expérience directe, donc travailler ergonomie, formats, formes de récit

Bébé_Mort : Oui, mais pour qu’un écrivain ait envie d’y mettre du comptenu dans son oeuvre et pas seulement faire de la littérature « fast food » pour le $ Il faut quand même qu’il y est reconnaissance.

poolmaster : Cette fois-ci, la transition serait-elle affaire de génération?

impossiblenaoko : J’aime la version « print on demand », je n’ai pas de tablette, juste un écran, la lecture y est moins agréable

ana nb : pense aux réseaux littéraires avec le numérique les réseaux c’est la résistance la création

François Bon : @pmlozeau quand on enseigne en fac (à l’Udem chez vous, Sciences Po ici) l’accès 1er au texte des étudiants c’est ordi plus réseau, et plus du tout le livre

François Bon : @pmlozeau alors est-ce qu’on décide que ce qui nous semble essentiel on essaye de le faire exister là où se sont déjà implantés effectivement les usages ?

François Bon : j’aime bien ton expression, Ana : « les réseaux c’est la résistance de la création », et aussi son labo, sa respiration, le rôle même des revues papier il y a 40 ans

ljodoin : François, il y a aussi un joli paradoxe créatif : l’imprédictible et l’inéluctable…; de plus l’offre numérique est pour l’instant misérable…

François Bon : @Naoko : paradoxe effectif, les outils évoluent vite, de même que le livre a toujours évolué (lire sur Gallica un livre de 1930 ou de 1860 pour vérifier…), 1/2

pmlozeau : @fbon Rejoindre le lecteur où q’il soit. Sur son écran, sa tablette, son mobile, ou simplement lui déposer un livre papier entre les mains… :)

François Bon : 2/2 mais il me semble que cette année ça signe la bascule : lire sur iPad ça laisse très loin en arrière le livre papier

François Bon : @Luc je reviens sur papier/numérique : si les éditions du Seuil avaient politique création numérique, leur aurait confié et le livre et la version numérique

Lecteurencolere : le basculement sera réel avec la combinaison tablette /ecran eInk

Liboiron : Je crois que cet automne risque d’être le point de bascule du numérique, par l’offre de détaillant comme Kobo.

impossiblenaoko : aime aussi lire sur l’ipad, bcp même, juste que je n’en ai pas encore, ça viendra forcément, pense à cx qui y sont allergiques « print on demand » bien pour eux je crois

François Bon : le projet publie.net, coopérative d’auteurs, est né simplement de l’immobilisme de nos éditeurs papier, et malheureusement ça continue

impossiblenaoko : une transition exactement

François Bon : @Liboiron en 1 an, tu as raison, ce qui a changé c’est la « masse critique » des libraires : iTunes, Kindle, FeedBooks, et même chez nous Fnac etc

Lecteurencolere : il manque tout de même en France un outil de lectire tel le Kindle ou le NookTouch

Liboiron : effectivement François, le problème en est toujours une d’offre, et les titres de la rentrée ne seront pas tous numérique, c’est dommage.

François Bon : les ventes publie.net directement sur le site ne sont plus qu’à 28pourcent de nos ventes via libraires, privilège au « one clic » depuis les différents appareils

Lecteurencolere : là commencera l’aventure

François Bon : @Liboiron TOUS les titres de la « rentrée » sur publie.net sont au format numérique :-)

impossiblenaoko : :-)

Lecteurencolere : avec plus de 650 ouvrages numérique à la rentrée, on peut dire qu’il y a une grosse progression tout de même

g@rp : et au rythme d’un par jour pendant 30 jours

François Bon : @Lecteurencolere : la progression des liseuses devient quand même sensible, notamment grâce à Bookeen, même si l’iPad embarque le reste

impossiblenaoko : aldiko pas mal non plus

Lecteurencolere : la masse ne connait que l’iPad, et pas pour la lecture

Lecteurencolere : un Kindle français ou un vrai Fnacbook ferait la différence

PF : P Froehlich: Bonjour. J’ai eu plus de lecteurs par accès réseau des bibliothèques via publie.net que par premier roman au Seuil. Etre là où on lit et dans un échange litt. contemp. vivante

Liboiron : En dehors de l’aspect diffusion, est-ce que Publie.net effectue un travail éditorial sur les oeuvres?

Lecteurencolere : mais oui la Bookinerie va dans ce sens

François Bon : @Naoko @Lecteurencolere pour moi, la lecture web et le « livre numérique » comme frontière provisoire question essentielle, les 2 inséparables

impossiblenaoko : oui

François Bon : penser le livre numérique comme une bulle provisoire d’un état plus dense, dans l’ensemble de nos pratiques web, incluant socialité directe lecteur/lecteurs/auteur

pmlozeau : Surtout que l’ePub 3 emprunte beaucoup à HTML 5.

François Bon : bienvenue Patrick, et quel plaisir rendre disponible un travail comme tien, là où l’édition traditionnelle ne semblait plus en mesure de l’assumer

François Bon : @Liboiron travail éditorial en amont de l’epub est évidemment le même qu’on soit en papier ou en numérique

dbourrion : Pierre Mounier a twitté « le print on demand va désacraliser le papier en en faisant un service parmi d’autres » ça ouvre des perspectives…

François Bon : @Liboiron ce qui change, c’est que le « code » est une dimension native du geste éditorial, l’invention de l’objet, alors qu’en papier on passe le relais à la fab après l’éditorial

François Bon : @pmlozeau l’epub3 nous facilite déjà la vie pour l’insertion audio et vidéo, mais les possibilités de l’epub2 encore largement inexploitées….

Marie D. Martel : Le livre numérique est encore un texte clos, stable dont la dimension sociale est encore très indirecte, les interventions des lecteurs restent médiatisées et à bonne distance autour de l’oeuvre

margantin : ce qui me plaît chez Publie.net c’est avant tout l’activité créatrice qui s’y développe, pas juste une maison d’édition, une revue aussi

François Bon : et je suis bien conscient d’avoir révisé mon propre discours en profondeur sur question epub ces 2 ans!

PF : Je témoigne, travail éditorial qualitativement idem maison traditionnelle et publie.net. Mais très rapide

Liboiron : La précision est importante, puisque présenté comme une coop d’auteurs on peut être sur l’impression qu’il s’agit d’oeuvre à compte dauteur, et je crois que l’auteur profite de ce travail éditorial.

François Bon : quand j’ai eu le déclic de publie.net à partir mon expérience papier au Seuil, c’est l’idée coopérative d’auteur qui l’emportait : faire ensemble, permettre redistribution directe des recettes

impossiblenaoko : ce qui me plaît chez publie.net ce sont les auteurs, ils font beaucoup, l’essentiel selon moi

François Bon : @Liboiron merci aux bibliothèques qui s’abonnent, c’est grâce à cela qu’on peut envisager circuit pro, rémunération travail éditorial correction et code

g@rp : @naoko sauf ceux du sud, qui sont un peu fainéants, à ce qu’on dit ;-)

impossiblenaoko : :-)

François Bon : @Marie en accord avec ce que tu dis – le travail social s’effectue sur les blogs, sur mon iPad pas forcément envie partage social de mes lectures

SMartelly : bonjour tardif. je vous lis…

astrolabemelun : C’est le moins qu’on puisse faire en tant que bibliothèque, s’abonner à Publie.net !

Marie D. Martel : La manière dont les auteurs chez Publie.net prolongent le processus de création à travers leurs activités web et sur les médias sociaux est extrêmement intéressante aussi

François Bon : @Marie pas sacraliser l’écrivain, mais respecter rapport temps de création, densité aussi des heures collectives que représente l’editing

SMartelly : Je dis sûrement des choses qui ont déjà été dites, mais ce n’est pas simplement la circulation et le mode de lecture qui sont différents, c’est la création elle-même qui est différente.

François Bon : @Marie enjeu complémentaire pour nous : ce qu’il y a de fort dans travail blog d’un auteur, lui donner pérennité, et le propulser hors de sa 1ère sphère de socialité ?

Liboiron : @FrancoisBon L’initiative des bibliothèques plus abonnement est effectivement très intéressante et agissent comme diffuseurs de l’oeuvre numérique et favorisent l’accès, et peut assi favoriser la vente

François Bon : bonjour Stéphane ! ici à Ouessant salon livre insulaire avec présence Haïiens!

Liboiron : Quel a été l’impact du streaming en biblio sur les ventes de titres, est-ce possible de quantifier. De voir causalité?

SMartelly : Aïe, fais gaffe! ;)

François Bon : @Liboiron le web accroît encore la pression consensuelle et marchande, rôle de la bib pour le papier comme pour le num autoriser la libre découverte

François Bon : emprunter 5 livres, les emporter chez soi, même si on ne va en lire que 2 sur les 5, c’est l’enjeu pour nous auteurs de proposer catalogue entier plutôt que titres sous licence

Chegreco : Il y a des auteurs qui ne veulent pas « sortir de 1ère sphère de socialité ? » et certains se sentent alors en opposition avec le numérique.

François Bon : @Liboiron absolument cesser de penser chiffres – pour la musique, c’est tout récent que nous préférons écouter Streaming sans télécharger titres

Marie D. Martel : Au texte clos et fermé, je voulais aussi faire contraste avec la possibilité que via licence cc, on puisse jouer le jeu écriture/lecture via l’activité de remix par exemple

PF : @Marie et Stéphane Oui l’écriture est influencée par le support, travail peut-être seul mais dans l’échange indispensable. Pas de sacralisation à l’ancienne pour écrire dans notre monde. Txt ouvert

SMartelly : dans mon cas, l’expérience de Publie.net a été celle de la rencontre, du risque de la confiance et de la négociation d’une extériorité partagée

François Bon : @Liboiron et question de fond : les textes des auteurs qui surgissent aujourd’hui sont d’emblée via le média numérique, on ouvre autre processus

François Bon : @Marie j’ai plutôt envie d’honorer la singularité des voix, mais très attentif aux tentatives qui créent auteur collectif

impossiblenaoko : ce que j’aime dans le numérique c’est aussi la disparition du pilon, je déteste les livres « morts ».

François Bon : @Chegreco à un scientifique qui te dirait la même chose, tu répondrais quoi ?

ljodoin : Frappé à la lecture de ton texte de constater que la mutation numérique est aussi fortement corporelle. Vocabulaire du corps : dimension scopique, odeurs, ongles qui font clic clac sur le clavier, 1/2

ljodoin : … mémoire du touché du livre, oreille et voix de l’écrivain, rapport dans l’espace et le temps. Si Serres n’était passé par là : Les cinq sens. 2/2

Marie D. Martel : La singularité des voix n’est-ce pas un prétexte pour perpétuer le piédestal de l’écrivain?

François Bon : @Luc nos usages numériques changent la façon de noter, de documenter le monde – la genèse de l’écriture, chez Flaubert, Baudelaire, ou Kafka est évidemment une quantification journalière 1/2

SMartelly : piedestal? non… spécificité, oui, me semble-t-il.

Liboiron : Quel est le modèle économique du streamingtre publie.net et les bibliothèques? et Pour l’auteur évidemment.

François Bon : 2/2 c’est seulement la discontinuité de la publication qui donnait impression contraire – le blog n’est pas une fragmentation supplémentaire 2/3

impossiblenaoko : L’écrivain n’est plus sur un piedestal, simplement certains font encore semblant, non ? :-)

François Bon : 3/3 la différence du web c’est que l’instance de publication accompagne la quantification journalière, d’où aussi justif du livre numérique comme editing

François Bon : @Naoko lire Roger Chartier sur la constitution de ce « piédestal », les grands ne s’en embarrassent pas : voir liste destinataires des 3000 lettres (en 5 langues) de Beckett

SMartelly : @Liboiron Certainement, mais y croit-on?

François Bon : @Liboiron on ne veut pas de « modèle économique », on veut que nos textes circulent et soient beaux – revue D’Ici Là (pas moi qui fais) en suis vraiment fier

Chegreco : …je sais je sais ! Il manque le bâteau ou le train ! Mais on me mentionne alors que l’écrivain n’est pas une prof. comme un scientifique ou un masson. L’écriture se fait de multiples manières. Bref

PF : piedestal, c’est comme le mandarin en médecine, une époque. On est loin de ce qu’est écrire aujourd’hui, l’engagement actif

François Bon : @Chegreco écrivons, publions, échangeons, on trouvera tjs moyen de gagner sa vie d’autre façon (m si c’est pas facile ts les jours)

trop rapidement… mais il est déjà temps de conclure. :-)

Liboiron : Heu ok, mais faut bien rémuner les auteurs pour leurs oeuvres et les artisans autours d’eux. San modèle économique, peu importe ce qu’il est, on laisse le champs libre au tout papier.

François Bon : @ljodoin je crois qu’on est seulement à l’aube de ce que la forme numérique peut changer ds rapports mots-images-voix

ljodoin : François, on te laisse le dernier mot!

Marie D. Martel : Les frontières sont à explorer entre l’engagement actif et interactif ! Sur Twitter :)

SMartelly : mots-images-voix-lectures

François Bon : @luc le « livre audio » c’était écouter un livre, mettre de la voix ou du son sous un chapitre de l’iPad on reste dans l’espace du livre

Chegreco : Et oui pour Beckett ! Les lettres (maintenant 2 vol. publiés sur 4) c’est extraordinaire. Avant – pendant -et après le livre !

François Bon : @Marie l’impression de mon côté de n’être pas encore au bout de ce qu’on peut inventer via twitter, carnet de notes, carnet de liens

ljodoin : Merci à tous, toutes, merci François et au plaisir..

impossiblenaoko : merci à tous

Liboiron : merci François et aux biblios de Montréal :-)

François Bon : @Liboiron pour ça qu’on a créé publie.net aussi: redistribuer les recettes aux auteurs (50/50) mais c’est conséquence et pas finalité :-)

ana nb : merci à vous

pmlozeau : Je remercie encore François Bon pour sa présence. Sans oublier tous ceux qui se sont présentés pour échanger durant la dernière heure.

François Bon : oh la la c’est déjà fini, on a à peine commencé ?

ljodoin : ça ne fait que commencer…

pmlozeau : On peut continuer sur Twitter, la communication asynchrone par excellence. :-)

g@rp : plus1

pmlozeau : Utilisont le hastag #bonmtl pour mieux se retrouver. :-)

Marie D. Martel : Merci François pour ta générosité! Merci à tous! Le nuage des thèmes abordés étaient très dense mais soleil derrière :)

François Bon : à quand une invitation RealLife des auteurs publie.net vivant à Montréal ? suis sûr qu’ils seraient prêts!

g@rp : Je file sur l’autre ligne. Ai du retard. Merci encore à toutes et tous pour ce clavardage …et pour tout le reste

pmlozeau : @fbon Très bonne idée! On en prend note. :-)

pmlozeau : La machine à écrire, se ferme. Merci encore pour votre participation. :-)

François Bon : merci à vous – belle machine, on devrait se dire qu’une fois par semaine ou par mois on se refait un petit web-storming Qc-Fr…. petites choses peuvent en entraîner grandes…

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août - 2011 19

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L’été autour de Publie.net tire à sa fin. Lundi prochain, le 22 août, nous clôturerons en beauté cette fête du livre numérique par une séance de clavardage avec l’auteur François Bon à 12h.

Nous avons été ravis par la réponse favorable du public à l’égard de ces oeuvres littéraires numériques disponibles en lecture continue. Saviez-vous que 38 365 pages ont été lues en ligne au cours des deux derniers mois? Une belle surprise pour les bibliothécaires qui se sont engagés dans ce projet de médiation, bien plus par conviction et par passion que sur les heures de travail et sur la promesse de statistiques éclatantes…Même le catalogue s’est mis de la partie: tous les titres impliqués dans les activités ont été traités de manière à être accessibles.

Ce résultat suggère néanmoins que les efforts consentis en matière de médiation numérique et de mise en valeur de ressources en ligne peuvent faire une différence. C’est aussi très réjouissant de constater que l’on peut explorer des mondes qui ne sont pas ceux de la littérature mainstream et que l’on peut contribuer à la bibliodiversité.

Les animations qui ont été réalisées dans le but d’accompagner chacune des oeuvres sélectionnées dans le cadre du parcours de lecture proposé ne manquaient pas de bonne humeur et de folie. Avec La science des lichens de Mahigan Lepage, nous avons lancé un Tumblr d’occasion. Pour Cartons de Christine Jeanney, la première semaine de juillet, nous avons déménagé des textes sur le thème du déménagement et réuni des auteurs en co-location dans une auberge espagnole sur Scoop.it. Le scarabée d’or d’Edgar Allen Poe, qui est une oeuvre de cryptologie avec une énigme à décoder, a été le prétexte pour proposer des codes QR (et incidemment, le prétexte pour faire en sorte que la médiation des oeuvres circule entre les territoires physiques et numériques des bibliothèques). L’auteur G@rp de Locked in Syndrom – où il est question de jeux vidéos- a ensuite accepté de se prêter au jeu de l’entrevue avec notre bibliothécaire spécialiste des jeux. C’était une façon de renouer avec la rencontre d’auteur classique mais version en ligne. Quand le roman noir de Didier Daeninckx, À louer sans commission, est arrivé, nous avons été rencontrer le Directeur de la police du SPVM pour lui demander de partager avec nous ses coups de coeur policier, ne manquez pas de voir les vidéorecommandations! Les Notules dominicales de culture domestique par Philippe Didion ont été introduites et portées dans un écrin par un lecteur d’exception: Benoît Melançon de L’oreille tendue a accepté de nous amener avec lui À la découverte de la Notulie. Nous sommes quelques uns à ne pas en être encore revenu. Avec Les Je-sais-pas de Sarah-Maude Beauchesne qui est une création qui s’écoute autant qu’elle se lit, nous avons augmenté l’oeuvre d’une playlist qui présente des pièces de musique qui sont mises en scène dans le texte…

Et maintenant, c’est la semaine du chef d’orchestre de Publie.net et l’auteur de l’essai Après le livre: François Bon que nous recevons avec un très très grand plaisir. Je vous invite à consulter la mise en réseau de Après le livre, préparée par Patrick Lozeau. Soulignons que Après le livre paraîtra aux éditions du Seuil en septembre 2011 – avec une peau en papier.

Vous avez tout le weekend pour lire cette oeuvre, si ce n’est déjà fait, et, que vous l’ayiez lue en tout ou en partie, ou pas du tout – vous en aurez le goût ensuite-, nous vous invitons à discuter de cette lecture et de la question : qu’est-ce que l’écriture numérique change au destin du livre et aux enjeux de la littérature?, lundi prochain en clavardant avec François Bon. Aiguisez vos claviers!

| La photo représentant François Bon provient de la galerie de la Bibliothèque universitaire d’Angers sa-by-cc source : Flickr |

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juil - 2011 06

Page d'accueil du site Mille vies

Page d'accueil du site Mille vies


La version web de Mille vies, le roman-feuilleton en ligne des Bibliothèques publiques de Montréal, s’est terminée en juin, après 44 épisodes. Cette aventure, à laquelle ont participé auteur, bibliothécaires et programmeur analyste, se conclut avec, en poche: un prix Boomerang, un lectorat fidèle et un partenariat fructueux avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Petit tour du travail de diffusion

  • Représentation sur la page d’accueil des Bibliothèques publiques de Montréal et dans le catalogue Nelligan;
  • Diffusion d’une affiche dans les bibliothèques;
  • Rédaction d’actualités pour souligner le lancement, le prix Boomerang remporté et l’accès à la totalité des épisodes avec la fin du projet sur le web. Ces actualités auront suscité une vingtaine de commentaires favorables, ce qui est considérable;
  • Statut hebdomadaire sur la page Facebook des Bibliothèques de Montréal soulignant la parution d’un nouvel épisode;
  • Présentation du projet au Bookcamp Montréal, dans le cadre d’une journée d’échanges et de réflexion autour de l’avenir du livre. Étaient notamment conviés bibliothécaires, auteurs, éditeurs et libraires.
  • Parution d’un nouvel épisode annoncé aux lecteurs abonnés à l’infolettre.
  • Brève présentation du projet lors d’une rencontre avec des bibliothécaires scolaires de la Commission scolaire de Montréal et de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.
  • Rencontre d’auteur lors de l’assemblée générale annuelle des Amis de la Bibliothèque de Montréal.
  • Sélection du club des Irrésistibles, ce qui a entre autres permis une interaction supplémentaire entre l’auteur et ses lecteurs.
  • Mention, entre autres, dans : Cette semaine, on craque pour… (Journal Métro Montréal) et Sélection du Reader’s Digest.

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juin - 2011 27

Publienet_logoLa collection des ressources en ligne des bibliothèques de Montréal s’accroît avec l’ajout de Publie.net,  l’un des premiers éditeurs de littérature numérique francophone. Ce développement de collection nous incite à réfléchir au défi et aux enjeux de la médiation numérique et de la lecture sociale.

Ce qu’il faut savoir à propos de Publie.net

Publie.net, c’est :

  • une base de données riche de 400 textes disponibles à distance pour les abonnés;
  • un accès libre et illimité  en lecture directe en ligne par streaming et feuilletoir;
  • des collections qui abritent une variété de genre pour différents publics : le récit, la poésie, l’essai, le roman policier (dans la collection Mauvais genres), des textes classiques, des textes de littérature étrangère traduits et une revue de création en ligne;
  • une collection francophone intitulée Décentrements qui accueille des auteur(e)s du Québec;
  • une contextualisation des oeuvres littéraires à l’aide d’annotations;
  • une sélection exceptionnelle animée à partir du site le tiers livre, par l’auteur François Bon;
  • une communauté vivante, connectée, engagée dans l’écriture numérique;
  • un modèle d’édition pure player sans DRM qui redonne 50% de ses recettes aux auteurs.

Les bibliothèques de Montréal rejoignent les quelques quarante institutions publiques et universitaires, sans compter la BNF et la BPI, qui ont fait le choix de connecter leurs publics avec la littérature «en train de se faire».

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avr - 2011 28

Capture d'écran du billet What libraries are for?

Si nous n’avions qu’un seul billet à vous recommander cette semaine, ce serait What libraries are for?, écrit par Hugh McGuire et paru sur le blogue In the library with the lead pipe le 20 avril dernier.

Dans ce billet, l’auteur postule que lorsque le livre numérique deviendra le média dominant pour la lecture de divertissement, les bibliothèques communautaires et publiques, dont la principale fonction actuelle est de prêter gratuitement (ou presque gratuitement) des imprimés, feront face à une crise existentielle majeure. Afin de faire face à cette crise, McGuire avance que les bibliothèques devront modifier leurs moyens (pratiques et services) en fonction des raisons motivant leur existence plutôt que de se définir par ces moyens.

L’auteur rappelle que le développement de nos institutions actuelles s’est fait alors que l’information était relativement rare ou difficile à obtenir, et que les bibliothèques se sont définies par la fonction de base répondant aux besoins de cet écosystème informationnel, en assumant principalement un rôle de distribution de l’information.

Après avoir révisé les raisons motivant l’existence des bibliothèques, l’auteur discute des principaux changements à l’écosystème informationnel de l’ère du numérique, alors que l’information est de plus en plus abondante et accessible, et anticipe de quelle façon les bibliothèques devraient s’adapter à ces changements pour conserver leur pertinence.

***
Le billet sélectionné cette semaine vous a plu ou vous souhaitez réagir à cette recommandation? N’hésitez pas à le faire ci-dessous.

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avr - 2011 21

Capture d'écran du billet What books will become?

Si nous n’avions à vous recommander la lecture d’un seul billet cette semaine, ce serait Que vont devenir les livres? , la traduction d’Hubert Guillaud du billet de Kevin Kelly What books will become?

Selon Kevin Kelly, dans le passé, les livres ont été définis par « toute chose imprimée entre deux couvertures ». Avec l’avènement du numérique, cependant, les livres se dissocient de leur forme physique pour laisser place à leur structure conceptuelle et à leurs textes « uni[s] par un thème en une expérience qui prend un certain temps ». Que devient le livre dans l’univers numérique, et notamment sur le Web, où l’on retrouve « des pièces diverses vaguement disjointes » et où l’attention a tendance à se dissoudre?

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avr - 2011 20

Photo ABC Bunny: un enfant déguisé en cowboy feuillette les pages d'un livre

1. Americans Libraries. 10 Reasons Why the Internet Is No Substitute for a Library – > On devrait se faire tatouer ces raisons sur les doigts (c’est très à la mode et il y en a 10) pour les avoir sous la main chaque fois que l’on nous ressort la mort de la bibliothèque pour cause d’Internet.

2. CNN Living. Librarians: Masters of the info universe -> Une publication de CNN à l’occasion de la National Library Week mais du bouillon de poulet pour l’âme des bibliothécaires de partout. Du bouillon piquant : saviez-vous que lorsque la CIA a besoin d’information pour le Président, elle demande aux bibliothécaires?

3.Radio-Canada.ca. Les Québécois sont moins présents sur le web que les Nord-Américains -> On constate de plus en plus d’utilisateurs réguliers d’Internet au Québec: 75 % de la population adulte navigue sur le web au moins une fois par semaine mais  la province accuse un léger retard par rapport aux moyennes canadienne et nord-américaine qui comptent 77 % d’utilisateurs réguliers.

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sept - 2010 28

Photo de Clément Laberge

Dans le cadre des Journées de la culture, nous avons accueilli Clément Laberge sur le site web des Bibliothèques publiques de Montréal pour une session de clavardage autour des enjeux entourant le numérique.

Clément Laberge est  membre du Conseil consultatif de la lecture et du livre et vice-président,  services d’édition numérique chez De Marque

—————

Je vous présente un petit découpage  du verbatim de la séance de clavardage. Les puristes trouveront la version complète ici.  J’ai ajouté des intertitres et éradiqué une ou deux coquilles :)

Un beau témoignage! Une belle rencontre!

Une première retombée de la séance : un écrivain jeunesse québécois a créé sa page Auteur sur Facebook pour mieux interagir avec ses lecteurs.  Trouvez-le! ;)

Les enjeux culturels entourant le numérique

Clément Laberge : Bonjour

Babel : Bonjour
- Je suis bibliothécaire et m’intéresse aux enjeux entourant le numérique. Vous semblez en faire un enjeu pour la culture au Québec. Comment?

Clément Laberge : Bien sûr!
Sous bien des aspects c’est un enjeu pour la culture québécoise. D’abord parce que l’environnement dans lequel les gens lisent a changé. Le bouche à oreille essentiel à la culture se passe de plus en plus sur le Web, autour de celui-ci. Qu’on diffuse les oeuvres littéraires sur papier ou sur écran, il faut les inscrire dans un environnement culturel de plus en plus numérique,  comprendre comment les gens découvrent des oeuvres, en parlent entre eux, les commentent, les achètent.
Il y a aussi le fait que les auteurs écrivent aussi de plus en plus dans un environnement numérique — ils ont accès à des informations, des références, des outils bien différents d’auparavant. Ils ont un contact différents avec les lecteurs aussi. L’écriture est modifiée par le numérique. Les modes de diffusion des oeuvres sont également modifiés. On peut penser donner accès aux oeuvres québécoises partout dans le monde bien plus facilement qu’auparavant. Il faut saisir cette occasion pour s’ouvrir au monde encore plus, métisser notre imaginaire avec celui d’autres territoires.  C’est passionnant tout ça. Un très grand chantier.

Babel : Cet éclatement des modes de diffusion ne rend-t-elle pas les acteurs traditionnels un peu frileux

Clément Laberge : Je ne pense pas que c’est de cette façon qu’il faut interpréter les choses. Dans tout changement il y a ceux et celles qui choisissent d’agir en éclaireur et ceux qui préfèrent suivre la voie indiquée par ces pionniers. Il me semble normal que « les acteurs traditionnels » ne soient pas les plus portés sur l’expérimentation. Il y a les « nouveaux types d’éditeurs », de « nouveaux auteurs » et d’autres qui explorent les frontières du nouveau monde du livre — ils montrent la voie et, s’ils sont habiles, peuvent tirer profit du fait que d’autres préfèrent poursuivre avec les méthodes traditionnelles. Ça ouvre des possibles…

Et les libraires, et les géants (Amazon)?

Babel : Les libraires semblent, à première vue, de trop dans cette aventure. Qu’en pensez-vous?

Clément Laberge : Je pense le contraire.  Je pense que les libraires sont essentiels dans le nouvel écosystème du livre — dans leur rôle de conseiller, d’aide au choix, de diffuseur. Mais il faut pour cela qu’ils se plongent dans l’univers numérique — qu’ils l’occupent, littéralement. Qu’ils en deviennent des acteurs de premier plan. En étant présent sur Facebook, Twitter; sur le Web, via un blogue, etc.

Babel : Qu’ils deviennent des médiateurs, occupent les niches?

Clément Laberge : Un rôle de médiateur, oui.

Sylvie : Mais comment monétiser un rôle de médiateur ainsi?

Clément Laberge : Des niches, je ne sais pas? Ça dépendra des choix de chacun, de leurs contraintes et de leur confort à en embrasser large. En vendant des livres et, possiblement, de nouveaux services « autour du livre » (rencontre d’auteurs, événements, etc. — en présence ou en virtualité, etc.). C’est un énorme défi, c’est certain. Mais il faut y plonger — et c’est assez urgent, les choses se passent très rapidement.

Babel : Mais plus ça se dématérialise plus l’envie est grande d’aller vers les plus performants, sans intermédiaire : Amazon…

Clément Laberge :Je ne crois pas qu’il faut se résoudre à ce que Amazon soit « le plus performant » et encore moins qu’il corresponde à l’idée de « sans intermédiaire ». Plus performant? Certainement pas dans la qualité de la relation humaine.  Mais si on laisse la voie libre aux Amazon et autres de ce monde, c’est certain que les libraires auront la vie très difficile.  Je pense qu’il est inutile d’essayer de faire mieux qu’Amazon sur son terrain. Il faut essayer de faire « autre chose » — d’offrir aux lecteurs (aux acheteurs de livres)… d’autres approches, d’autres types de services. Des choses qu’Amazon ne pourra pas faire parce que son gigantisme représentera un obstacle.

Sylvie : Est-ce que le Québec est en retard sur d’autre société, est-ce qu’il y a un modèle actuellement ailleurs?

Clément Laberge : je ne pense pas que le Québec est en retard sur d’autres sociétés.  Nous sommes tous dans le même bateau actuellement. Nous avons tout à réinventer l’environnement dans lequel se fait la création littéraire et sa diffusion.  Je ne pense pas qu’il y a des modèles à cet égard. Il y a des exemples, des expérimentations dont s’inspirer. Mais les contextes sont tellement différents d’un pays à l’autre quand on parle de culture, qu’il ne me semble pas possible de parler de modèle en tant que tel.

Clément Laberge : @Sylvie: vous êtes libraire?

Sylvie : oui et il n’est pas évident de transformer nos pratiques,  en plus de changer le type de commerce de disons physique vers Internet, en plus le livre aussi se transforme…

Clément Laberge : Je le sais bien. Et mes commentaires ne se veulent surtout pas « donneur de leçon ».

Sylvie : Non non au contraire. La réflexion se poursuit … une habileté dans un métier n’est pas nécessairement transférable dans un autre?

Clément Laberge : C’est vrai, mais je pense que le plus fondamental du métier de libraire — l’amour de la littérature et le goût de la partager, de recommander des lectures — sera toujours essentiel. C’est sur ça qu’il faut miser. La question fondamentale est « comment ce rôle de conseiller en lecture peut prendre forme dans un environnement culturel de plus en plus numérique ». Et bien sûr, comment monétiser cela.  Mais la première est la question de fond.

Sylvie : Tout à fait , c’est pour cette raison que moi, et mes consoeurs et confrères libraires, devont maîtriser les outils info/internet

Clément Laberge : La librairie Biblosurf est un bel exemple de cette recherche.  Le libraire a donné récemment l’exemple sur son blogue de ce quoi a l’air une de ses journées type. C’est ici: http://www.bibliobernt.net/Une-journee-d-un-libraire-en-ligne

Soufi : Comment « s’instruire »,  déveloper les bons réflexes dans ce contexte du numérique?

Clément Laberge : @Soufi: Vous êtes aussi libraire?

Soufi : Je l’ai été.

Clément Laberge : Je suis profondément convaincu que la seule façon de développer « les bons réflexes » dans ce nouvel univers, c’est d’y plonger. D’y être un acteur, de s’y engager, d’y faire des erreurs…
Soufi : Et je trouve qu’il est difficile de faire entrer dans sa vie les Facebook, Twiter et autres plateformes.

Clément Laberge : …mais d’y être actif!
Soufi : Et d’être efficace avec ces outils.

Clément Laberge : Soufi: c’est un défi, mais c’est essentiel (d’un point de vue professionnel, je parle — au plan personnel c’est une autre histoire!).

Les formats, les liseuses, les plate-formes

Claude : Comment faire pour que les livres québécois soient sur toutes les plateformes? On ne peut pas dissocier les liseuses des commerçants…

Clément Laberge : Il faut très certainement que les livres québécois soient le plus accessible possible, sur toutes les plateformes.  Je suis motivé par l’idée que partout sur le web où on fait référence à un livre, il soit possible de l’acheter en quelques clics.

Claude : La guerre des formats (ePub, PDF) et celui de Amazon… j’espère qu’on arrivera à un consensus un jour, comme le MP3 pour la musique.

Clément Laberge : Je ne suis toutefois pas certain de comprendre ce que vous voulez dire par « on ne peut pas dissocier les liseuses des commerçants ». En ce qui me concerne, la guerre des formats est pas mal terminée — du moins à court terme. Deux formats se cotoieront, pour répondre à des besoins différents.

Claude : Dans le sens que le Kindle ne lit pas les ePub, et le Sony ne lit pas le format Amazon.

Clément Laberge : ePub pour les textes qui peuvent etre dissociée de leur mise en page sans trop d’inconvénients. PDF pour ceux où la mise en page est partie constituante de l’oeuvre offerte au lecteur.

Claude : Pour l’instant, l’offre de Amazon en français fait que,  pour moi, ce n’est pas un problème.

Babel : Mais Amazon a un format propriétaire?

Clément Laberge : Sur les formats, c’est Amazon qui s’entête avec son format propriétaire. Le reste de l’industrie s’est engagé dans les formats évoqués.

Claude : Le lecteur va un jour où l’autre se retrouver devant un choix, avec ces formats et les liseuses qui les supportent ou pas. Cette fermeture est dommage…

Clément Laberge : C’est vrai. Mais pour le moment ce n’est pas si complexe du point de vue des formats. Il y a Amazon, et les autres. Si vous choisissez l’environnement commercial d’Amazon, vous devez pratiquement y rester. Autrement, vous avez beaucoup moins de contraintes.

Claude : En fait, on aimerait avoir le choix. Acheter où on veut, le format qu’on veut, et aussi emprunter des livres à la bibliothèque, de même que pouvoir prêter nos achats!

Clément Laberge : Je pense qu’il ne faut pas accorder trop d’importance à ces inconvénients (formats, etc.).

Soufi : On parle beaucoup de format, mais peu de l’usage. Or pour les lecteurs, il faut du concret: acheter un livre et le lire. Aujourd’hui, il semble qu’il faut choisir son camp, sa plateforme, son libraire.

Clément Laberge : Ils sont normaux au moment où une industie se transforme aussi rapidement. Tout le monde essaie de tirer la couverte de son côté.

Babel : … il y aussi toute la question du prix du livre numérique qui nous interpelle… Un avis?

Soufi : Donc d’un coté, oui, on peut acheter partout en quelques clics, mais de l’autre, on est prisonnier de formats et d’appareils

Clément Laberge : L’essentiel est de savoir comment nous pouvons créer un contexte qui sera favorable aux auteurs québécois, à leurs éditeurs et à tous ceux dont l’expertise est requise.  Favoriser leur diffusion. Pour faire rayonner notre culture, notre façon de voir le monde, notre part d’humanité.

Guy : Question: Le livre numérique, est-ce un mode? Un tripe techno? Allons-nous y passer? Si oui, qu’est-ce qui fera en sorte qu’on va y passer?

Claude : Le prix… C’est ironique, en ce moment, de pouvoir se procurer un livre électro au format « poche » et payer moins cher que le grand format aussi en électro.

Guy : Un discours compris par les jeunes? La relève?

Clément Laberge : Babel et Claude: sur le prix, c’est pareil, n’y accordons pas trop d’importance, tout cela va se stabiliser dans les prochains mois — au pire, années. C’est relativement anecdotique dans l’ensemble des changements qui nous occupent. Il y a toutes sortes d’incongruités p/r aux prix.  Comme consommateurs, c’est à chacun de faire ses choix. Ceux qui trouvent que c’est trop cher n’ont qu’à attendre que les prix baissent pour acheter. Je préfère pour ma part acheter quand même, pour montrer qu’il y a une demande, un besoin, et encourager les auteurs à s’engager dans la diffusion des oeuvres en formats numériques. Je fais le pari que les prix baisseront ensuite.

Claude : Je ne crois pas que ce soit anecdotique… Ça bouge vite en numérique. Le client se fait une idée vite aussi. Le prix est important. L’outil aussi. Ainsi que l’offre. Ne pas balayer ça du revers de la main. ;-)

Clément Laberge : Claude: je suis d’accord avec vous.  Anecdotique était un peu fort.  Mais je maintiens que ce n’est pas l’angle par lequel il faut aborder la question en premier.

Claude : Alors, quel est-il, cet angle premier?

Clément Laberge : L’essentiel est de savoir si les oeuvres littéraires québécoises seront disponibles en versions numériques. C’est la condition préalable à une discussion sur les prix. La disponibilité des oeuvres. La facilité d’y avoir accès.

Claude : En effet!

Clément Laberge : En librairie (concept évolutif) et en bibliothèque (aussi évolutif).

Claude : J’ai hâte de voir des livres québécois en numérique à la Grande Bibliothèque aussi.

Clément Laberge : Ça viendra… ça viendra… bien des gens y travaillent…

Claude : On les encourage! :-)

Babel : Ça nous interpelle, nous bibliothécaires… :)

Clément Laberge : Parmi les participants, qui a déjà lu un livre (un roman, par exemple) en entier sous forme numérique? sur quelle forme de support/appareil?

Babel : Moi.

Claude : Moi, plusieurs, sur le Sony Reader.

Soufi : J’ai été incapable.

Babel : Sony, moi aussi, une petite merveille pour la lecture

Soufi : Mais c’était sur ordinateur…

Clément Laberge : Pas étonné pour la lecture d’un roman sur ordinateur.

Soufi : Je dois essayer ces liseuses avant de me faire une vraie idée

Clément Laberge : il faut tenter l’expérience sur une « liseuse » (je n’aime pas tellement ce terme) — c’est étonnamment agréable/confortable.

Claude : Non, sur ordinateur, c’est pas agréable. Même sur le iPad, j’ai des doutes. Les Kindle, Sony qui utilisent le eInk, c’est agréable pour les yeux.

Clément Laberge : ipad est aussi possible, dans de bonnes conditions d’éclairage.

Guy : J’aime bien lire sur mon iPad.

Soufi @clément: moi non plus, c’est un barbarisme ce terme

Soufi : Dans le livre, le support est essentiel

Soufi : On ne lit pas un poche comme on lit un livre de la Pléiade.

Claude : J’adore emprunter des livres numériques à la GB. Pas de frais de retard! Mais c’est étrange qu’on ne puisse pas emprunter un livre numérique déjà emprunté. Question de gestion, sans doute.

Soufi : Donc l’appareil devient important.

Clément Laberge : C’est vrai que le support fait partie de l’expérience — et c’est pour cela qu’il restera toujours des livres imprimés, mais c’est une dimension de l’expérience seulement. Je n’ai jamais lu autant que depuis que je lis des livres en format numérique.

Soufi : Mais même en numérique, les livres s’adapteront au support, non?

Claude : Ce que j’aime aussi du Sony, c’est que le livre ait 800 pages ou 150, le poids dans mes mains est toujours le meme : léger! Et les caractères sont de la grosseur que je veux.

Clément Laberge : Parce que j’utilise tout plein de temps morts dans mon agenda: transports, attentes, etc.

Soufi : Un livre sur du papier électronique ne sera pas le même qu’un livre sur Ipad, ou si?

Clément Laberge : l’expérience de lecture variera sans doute.  C »est cette « invention » de nouveaux contextes d’entrée en contact avec le texte qui me fascine.

Soufi : Et les éditeurs ne devront-ils pas développer des expertises en fonction de ces supports.

Claude : Avec le iPad, le plaisir serait, pour moi, d’avoir accès à Google, Wikipédia, quand on se pose des questions. D’un autre coté, ça distrait de la lecture…

Clément Laberge : L’auteur créé un texte, m’y invite, et j’y accède par le moyen que je choisi. La « rencontre » est transformée par nos choix respectifs.

Guy : Bientôt, des livres numériques utilisant diverses possibilité ne pourront même pas etre plubiés sous format papier.

Clément Laberge : C’était déjà le cas dans le monde de l’imprimé, mais les possibles sont plus nombreux et plus variés maintenant.

L’édition québécoise, les auteurs

Claude : Cela dit, qu’est-ce qui freine, retarde, les éditeurs québécois en regard du numérique?

Clément Laberge : Bien sûr que les éditeurs devront développer de nouvelles compétences,  comme les libraires, les bibliothécaires… et les auteurs (et tous les autres acteurs de ladite « chaîne du livre » (autre expression que je n’aime pas tellement)).

Guy : @ Claude: C’est leur compréhension des technologies.

Clément Laberge : Ce qui retardent les éditeurs québécois?

Claude : Je suis un auteur, en passant.

Clément Laberge : Retard par rapport à quoi? à qui?

Claude : Et ancien éditeur.

Guy : @Claude: Bravo! :-)   C’est ainsi que ça va changer.

Clément Laberge : Comme les auteurs et tous les autres, les éditeurs doivent prendre le temps d’apprivoiser tout ça
Guy : Un bon début…

Clément Laberge : D’expérimenter, de se mouiller.

Claude : Retard, dans le sens que tous les éditeurs n’ont pas le même rythme de publications numériques.

Clément Laberge : Et cela demande du temps. Or, les équipes de la plupart des maisons d’édition sont assez réduites, ce qui rend parfois complexe cette expérimentation.

Soufi : Et les modèles en place prennent du temps avant de faire la place à la nouveauté.

Clément Laberge : Cela dit, les auteurs ont un grand rôle à jouer dans le développement de l’audace/initiative des éditeurs.

Claude : Pourtant, rendre une épreuve PDF et la convertir en ePub et autres, c’est pas si long et compliqué, non? Les coûts de l’entrepot numérique seraient-ils une partie de cette « lenteur » ?

Clément Laberge : Il faut agir comme moteur plutôt que comme frein.

Soufi : L’auteur de demain créera en fonction des nouvelles posibilités numériques, c’est pour ça que les petits éditeurs d’aujourd’hui risquent d’y perdrent leur chemise.

Clément Laberge : Dire à son éditeur qu’on préfère qu’il fasse des erreurs en diffusant le livre sous forme numérique que de nuire à la diffusion du livre sous prétexte de ne pas oser faire d’erreur.

Clément Laberge : Il y a des coûts pour préparer un fichier ePub à partir d’un pdf, mais c’est aussi un apprentissage à faire — à terme ce seront des couts intégrés au budget de production d’un livre…   aussi normalement que l’impression. C’est une erreur de les voir comme un coût « additionnel ». Ça fait partie du « nécessaire » pour publier un livre aujourd’hui.  Sur les coûts de l’entrepot numérique, franchement, je ne crois pas.

Soufi : @tous: désolé, j’ai un problème de clavier.

Clément Laberge : 20$/livre/année, dont presque  50 pourcents peut être remboursés par divers programmes de soutien à l’édition… c’est bien peu pour assurer l’existence d’une oeuvre dans cet espace culturel.

Claude : Je dis ça parce qu’avec un distributeur « papier », il n’y a pas de frais, et le roulement fait qu’il y a toujours des entrées. Mais en numérique, si le livre ne se vend pas… Je ne sais pas, je pose  la question.

Clément Laberge : Cela dit, nous tentons encore de réduire ces coûts, jusqu’à 0$ de coûts fixes — les seuls frais liés à l’entrepot numérique étant alors liés à des ventes de livres. C’est l’objectif que nous avons.

Babel : Nécessité que perdurent ces programmes de soutien avec le numérique?

Claude : Les programmes de soutien à l’édition sont-ils maintenant adapté à la réalité numérique?

Clément Laberge : babel: je pense qu’on doit souhaiter que le soutien financier soit le plus possible de la création. Mais dans un contexte comme celui du Québec, il faudra vraisemblablement toujours soutenir de diverses façons la diffusion, sur le territoire national et à l’étranger!

Le contrat avec le lecteur

Clément Laberge. Claude: comme auteur, qu’a changé le numérique pour vous depuis les dernières années? Dans les contacts avec vos lecteurs, par exemple?

Claude : Comme auteur, pour l’instant : rien! ;-) J’aurai mon premier livre en numérique en octobre. Alors, on verra. Mais comme lecteur, je suis en manque de livres numériques et de facilité d’accès.

Clément Laberge : Vraiment rien comme auteur?  Pas plus de commentaires de lecteurs? Est-ce que vous êtes présent sur le Web? facebook? etc.?

Claude : En fait, je suis plutot un apôtre qui tente de répandre la bonne nouvelle du numérique autour de moi, mais je rencontre plutot de la résistance.  Oui, j’ai un site web, je suis sur Facebook, si vous parliez de ce côté du numérique.

Clément Laberge : Résistance de qui?

Claude : De tous : auteurs, éditeurs, lecteurs…

Clément Laberge : Le numérique pour moi ce n’est pas que le livre « dématérialisé » c’est aussi tout ce qui se passe autour du livre, dans ces nouveaux espaces numériques. C’est même surtout cela!

Claude : Lire un livre numérique avec le courriel de l’auteur en bas de la page, et en seul clic, lui dire ce qu’on en pense. Une utopie? ;-)
Clément Laberge : Pas du tout! Lire un livre c’est forcément entrer en contact avec quelqu’un — avec un auteur. Le Web est un moyen extraordinaire pour cela.

Babel : @clément Claude marque quand même un point, peu de gens sont actifs sur le WEB 2.0.

Clément Laberge : L’auteur a aussi son rôle à jouer dans ce contact, celui d’ouvrir la porte, de formuler l’invitation — avoir un blogue ou être sur Facebook est un bon moyen pour cela. Je ne pense pas que les gens sont si peu actifs sur le Web.

Claude : @ babel : j’ai dit ça?

Clément Laberge : Quand on leur en offre l’occasion, je pense qu’ils sont même très volontaires et intéressés. Il faut toutefois apprendre à annoncer/animer/coordonner ces espaces de rencontres.

Babel : 5 % sont vraiment actifs, dit-on.

Clément Laberge : 5 % c’est déjà énorme! 5 pourcent de la population québécoise ça fait du monde.   5 pourcent des lecteurs d’un livre, c’est pas mal non plus. D’autant que ces gens sont souvent aussi ceux qui sont les plus portés sur le bouche à oreille. Ceux qui disent spontanément ce qu’ils aiment et ce qu’ils n’aiment pas.

Clément Laberge : Claude: comment utilisez-vous votre profil Facebook comme auteur?

Claude : Je me sers surtout de Facebook pour garder le contact et prendre des nouvelles des copains auteurs et du monde du livre en général.

Clément Laberge : Donc pas spécialement pour entretenr un contact avec les lecteurs /amateurs de vos oeuvres?

Claude : Il faudrait que je me crée une page Auteur sur Facebook pour tout le monde.

Soufi : C’est  votre éditeur qui aurait dû vous le recommander!

Clément Laberge : Je pense que ce serait intéressant — si on peut prolonger la réflexion ensemble dans les prochaines semaines / si je peux être utile, ce sera avec plaisir.

Clément Laberge : Je pense que les auteurs devraient s’assurer de gérer leur propre espace de rencontre de leurs lecteurs — ne pas laisser cela au soin de leur éditeur. Mais à défaut… c’est bien que l’éditeur le fasse /accompagne / prenne en charge. C’est certain!

Clément Laberge : Il faut aussi s’amuser avec les contacts avec les lecteurs, les surprendre.

Claude : J’ai créé une page FB pour un livre en particulier, et je le ferai pour un autre. Mes autres livres étaient pour les plus jeunes, peu nombreux sur Facebook il me semble.

Clément Laberge : Il faut, par exemple, chercher son nom sur le Web, voir ce que les gens disent de nos livres — et leur répondre, leur écrire.

Soufi : Clément: Êtes-vous auteur aussi?

Clément Laberge : Leur dire merci, ou leur dire qu’on a lu leur commentaire moins bon, peut-être, qu’on l’aurait souhaité, inviter au dialogue. J’opterais pour une page « auteur » — pas pour une page par livre.  Ça deviendra trop compliqué et ne facilitera pas la découverte des autres oeuvres.

Claude : Oui, bonne idée. Je retarde la chose… Je vais m’y mettre, promis! :-)

Clément Laberge : J’ai été marqué par une expérience, dans une école, il y a quelques années. Une enseignante avait demandé aux élèves de publier sur le blogue de la classe un commentaire sur un livre,  un compte rendu de lecture,  lle blogue de la classe devenant en quelque sorte le reflet du « cercle de lecture des élèves ». Au bas de chaque texte, un espace pour les commentaires.
- Un matin, un élève a reçu un commentaire de Brian Perro.
- Il avait cherché son nom sur le Web et vu que cet élève avait fait un commentaire sur son livre.
- Il a laissé une note à l’élève.
- Ça été un feu d’artfice dans la classe.
- Une source de motivation pour cette élève, mais aussi pour tous les autres!
- Du jour au lendemain, les élèves ont compris que leur compte rendu de lecteur pouvait etre lu par l’auteur…
- … il fallait donc prendre soin de ce qu’on disait, lui donner envie de nous écrire s’il lisait le commentaire…
- … et les élèves ont eu plus le goût de lire les livres des auteurs présents sur le Web…
- ..et certains se sont aventurés à leur écrire directement pour leur faire part de leurs commentaires.

Claude : Je dois vous quitter.

Clément Laberge : Voilà de quoi stimuler la lecture, l’écriture…
- Au plaisir! J’espère que nous aurons l’occasion de poursuivre dans d’autres contexte.

Claude : claude-champagne.com :-)

Clément Laberge : J’irai voir!
————————————— Pause de 10 minutes, de retour à 15 h ———————————

Le numérique, la persévérance scolaire et la rencontre

Babel : Est-ce que la révolution numérique peut jouer un rôle marquant autour de la persévérance scolaire?

Clément Laberge : Je ne pense pas que le numérique en tant que tel peut faire quoi que ce soit.

Sined : Bien d’accord, le numérique est une autre manière de communiquer, c’est tout

Clément Laberge : Les nouveaux types d’interactions qu’on peut créer autour de l’école, notamment, grâce aux technologies, elles pourraient avoir un effet. Certainement.

Babel : Votre exemple avec Brian Perro était pas mal…

Sined : Non ?

Clément Laberge : Voilà — mais ce n’est pas tant la présence des technologies dans l’école que l’attitude du prof qui accepte d’ouvrir sa classe sur l’extérieur, sur la cité.

Babel : Et sur les moyens mis à sa disposition…

Clément Laberge : Sans le numérique, c’est une chose très complexe de faire intervenir des gens extérieurs dans la dynamique de la classe, avec le numérique, cela devient beaucoup plus facile.

Sined : Tout revient à la capacité des individus d’intégrer le numérique ?

Clément Laberge : Ma conviction personnelle est que les technologies numérique sont pertinentes en éducation si elles permettent de faire tomber les murs de l’école — virtuellement!, si elles permettent au prof d’avoir du soutien, de faire entrer un peu plus de « la vraie vie » dans la classe  et si elles permettent aux élèves d’tre plus facilement mis en contact avec l’Autre avec l’Ailleurs. Ce qui est aussi le sens de la littérature d’ailleurs.

Sined : La question ne revient-elle pas toujours à l’humain derrière le bureau ?

Clément Laberge : Tout est dans la rencontre.

Sined : À ses capacités de créer une interaction avec les élèves.

Clément Laberge : les technologies m’intéressent lorsqu’elles favorisent la rencontre
- donc, oui, dans l’interaction.
- la rencontre de deux personnes — ou plus.
- de deux réalités
- de deux imaginaires

Sined : C’est le rôle de l’art et de la création, non ?

Clément Laberge : Ancrée dans des territoires et des expériences jugées complémentaires : de l’art et de la création, bien sûr. De l’éducation aussi.

Sined : En fait de tout ce que l’humain peut faire.
-Puisque la création peut se retrouver partout…  pourquoi un auteur devrait écrire sur le web ?

Clément Laberge : Je ne pense pas qu’il doit écrire « sur le Web ».
Peu importe où il écrit,  l’essentiel est de savoir s’il est présent là où sont ses lecteurs.  Est-il disponible à la rencontre? Rencontre qui peut évidemment prendre bien des formes.

Babel : Un interculturalisme numérique ancré dans l’âme, la création et le réel.

Clément Laberge : Plus ou moins concrètes,  plus ou moins « en direct », plus ou moins scénarisée.

Sined : À ce titre, les auteurs ne devraient pas écrire sur le web puisqu’il y a peu de lecteurs… non ?

Clément Laberge : Peu de lecteurs sur le Web? Je ne suis évidemment pas d’accord.

Sined : Peu de lecteurs de fiction.

Clément Laberge : Les gens qui lisent sur papier sont aussi sur le Web. Ils découvrent des auteurs, l’existence de livres, se font suggérer des choses par des amis sur Facebook, etc.  L’aventure du livre numérique ne se résume pas à la dématérialisation du livre.  Bien au contraire.

Sined : Le livre numérique ne remplacera pas le livre papier ?

Clément Laberge : Pas à court terme. Je pense que ce sont des formes complémentaires qui assurent la diffusion des oeuvres. L’essentiel est que les oeuvres soient disponibles sous une forme ou sous l’autre. À terme, nous verrons bien. Je pense que certains livres ne seront peut-être plus imprimés, d’autres le seront toujours — ou du moins pour longtemps. Cela dépendra des types de livres et des types de lecteurs auxquels ils sont destinés.

Les recommandations de lecture numérique

Curieux : Bonjour. Quelles sont les étapes à suivre, ou à recommander, à un lecteur de livres papier pour qu’il fasse le saut vers le numérique?

Clément Laberge : Un lecteur intéressé par quels types de livres?

Curieux : Je ne sais pas par où commencer et je pense que beaucoup de lecteurs sont dans mon cas. J’aime aller en librairie et découvrir des livres et des auteurs, feuilleter, etc. Romans, mais aussi des essais et de la poésie.

Clément Laberge : Bien sûr! et il ne faut pas arrêter de le faire!

Curieux : Mais le livre numérique ne fait pas l’objet d’une bonne diffusion il me semble.

Clément Laberge : Si c’est quelqu’un qui est un peu à l’aise avec la technologie (qui achète déjà sa musique en ligne, par exemple), je pense que le mieux est de s’acheter une « liseuse » et de faire l’expérience… Si c’est quelqu’un qui n’est pas à l’aise avec le numérique, je pense qu’il faut mieux attendre quelques semaines/mois encore — tout se simplifiera beaucoup à court terme. Je fais à peu près 50 pourcents de mes choix de lecture en librairie… mais j’achète de plus en plus en numérique.

Curieux : Comme le téléphone portable qui est devenu une commodité?

Clément Laberge : Concrètement, cela veut dire que je continue à m’arrêter dans les librairies, mais que je ressors plus souvent les mains vides… Et que je fais mes achats le soir, chez moi, sur livresquebecois.com ou jelis.ca, par exemple. J’essaie évidemment de respecter d’acheter sur les sites des libraires où je suis aller bouquiner pour honorer l’expérience et le service qu’ils m’ont offerts sur place.

Encore les liseuses

Curieux : Quelle liseuse utilisez-vous?

Clément Laberge :  J’ai beaucoup utilisé la Sony 505 et la Sony 700. J’utilise actuellement la Cybook Gen 3, de Bookeen.
- Je l’aime beaucoup, notammement pour son très faible poids et son format « poche de veston ».
- Au bureau, une amie utilise le Kobo avec beaucoup de satisfaction.

Curieux : Oui, c’est ce passage à l’achat de l’outil qui me freine un peu

Clément Laberge : Je lis aussi sur le iPad — notamment pour tous les livres auquel je n’ai accès qu’en format pdf. C’est bien, mais l’appareil est un peu lourd et demande de bonnes conditions d’éclairage (problèmes de reflets, etc.)

et les bibliothèques…

Babel : Et les bibliothèques, quelles rôles peuvent-elles jouer dans la rencontre évoquée précédemment.

Clément Laberge : Les bibliothèques sont le lieu de rencontre « autour du livre » par excellence. Elles devraient animer l’avènement du livre numérique,  favoriser le dialogue entre les acteurs — comme aujourd’hui, permettre des expérimentations,  proposer des séances d’information, de  formation, etc. Ce qu’elles font déjà — mais qu’elles devraient faire encore plus activement. À mon avis!

Curieux : Comment les bibliothèques peuvent-elles prêter des livres numériques? existe-t-il une technologie qui le permette?

Clément Laberge : Bien sûr,  il existe une technologie qui permet de rendre disponible des livres dans un format qui est «périmé » après 30 jours. Et alors le livre redevient disponible pour quelqu’un d’autre.

Babel : Je suis d’accord pour ce genre de prêt, mais peu d’offre en français, numérique.

Clément Laberge : Ça viendra…

Curieux : Les bibliothèques québécoises en sont-elles équipées?

Clément Laberge : Certaines le sont.

Curieux : Je pense que les bibiliothèques et les librairies devraient jouer un rôle d’éducation et de promotion de cette nouvelle forme d’accès aux livres.

Clément Laberge : Comme les auteurs, les éditeurs et les libraires, les bibliothécaires explorent/expérimentent — chacuns à leur rythme.

Curieux: Je suis d’accord avec vous.  Et il faut s’assurer qu’elles aient les moyens de le faire. Je pense quil faut aussi oser imaginer de nouvelles interactions entre la librairie et la bibliothèque. Il faut inciter les gouvernements à injecter de l’$.

Babel : Est-ce que l’achat de livre numérique est subventionné par le MCCQ, comme pour le livre papier?

Clément Laberge : Curieux: question d’argent, peut-etre… mais je pense quil faut surtout accepter l’idée de repenser de quelle façon on utilise l’argent dont on dispose – être créatif.

Curieux : Si on est en présence d’un changement de paradigme, il ne faut pas que ce soit seulement les entreprises qui dictent ce changement.

Clément Laberge : Si l’achat est subventionné de la même façon… pas tout à fait clair… ça dépend des programmes… c’est complexe. Reste largement à définir.

Curieux : Les utilisateurs doivent avoir leur mot à dire  et c’est un peu le rôle de nos institutions de permettre ce relais et de préserver les structures en place: librairies, bibilothèques, notamment.

Clément Laberge : C’est vrai — et c’est bien pour cela que le développement de l’espace culturel numérique doit être une préoccupation publique — un enjeu collectif. Le rôle des utilisateurs (de la bibliothèque) mais des lecteurs (de façon encore plus général) est évidemment déterminant.  Il me semble que les institutions ont la responsabilité de favoriser leur expression

Curieux : Il en va de la pérennité de la diversité culturelle

Et dans dix ans?

Babel : On se projette dans le futur. Dans dix ans? Où sommes-nous?

Clément Laberge : Un extraordinaire laboratoire — avec ce que ça a d’expérimental, d’essai/erreur, de flous… c »est le moment où les choses prennent forme. C’est un moment merveilleux pour qui veut prendre part à l’invention — et accepter ce qui va avec une telle période.  Dans quelques années, les choses se seront cristalisées… on sera moins dans l’invention et plus dans l’organisation, l’optimisation. Ce seront d’autres défis. Je ne vois personne de mieux/moins bien placée. Et pour moi ce n’est pas un match à « qui s’en tirera le mieux ». Ce n’est pas un jeu où ceux qui gagnent prennent à forcément à l’autre. Oon est dans un contexte où les acteurs doivent assumer leur interdépendance  et faire preuve de solidarité. Je crois que cela n’est possible que si chacun accepte de se rendre un peu vulnérable — en se lançant dans l’aventure,  en essayant le numérique,  en choisissant d’etre acteur au lieu de se contenter d’être spectateur.

Babel : Et rassembleur, comme vous, cher Clément Laberge!

Clément Laberge : Je pense que choisir la position de spectateur, c’est accepter de « subir le numérique » alors qu’adopter la position d’acteur c’est ce donner la chance de s’emparer du numérique.

Trouble-fête : Attention, il ne reste que quelques minutes, 5 pour être plus précise.

Clément Laberge : il faut valoriser l’essai,  encourager les auteurs à être sur le web, - pareil pour les éditeurs, libraires, etc., accepter que tout ne soit pas parfait du premier coup,  ne pas critiquer trop sévèrement à la première chose qui ne fonctionne pas parfaitement, formuler nos critiques de façon constructive (meme avec insistance — voire sévérité)- Le livre numérique n’existe pas en dehors de nous.
- C’est à nous de l’inventer.
- Je pense que c’était un peu ce dont cet événement souhaitait rendre compte.
- J’espère qu’on aura pu faire quelque pas dans ce sens.
- (et que je n’aurai pas trop parlé!)

Curieux : Merci pour votre passion.

Babel : Bravo!

Curieux : Je souhaite qu’elle se transmette aux institutions et à tous les lecteurs

Clément Laberge : Souhaitons-le nous.
- Bonne fin d’après-midi.
- Bonne fin des Journées de la culture
- et merci de l’invitation : ça été un grand plaisir!

Luc Jodoin, alias Babel

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août - 2010 31

affiche Mille Vies

Avez-vous entendu parler de Mille Vies? Il s’agit d’un roman feuilleton web présenté sur le site des Bibliothèques publiques de Montréal en collaboration avec BAnQ. Tous les mercredis depuis le 18 août 2010, un épisode du roman est mis en ligne gratuitement et sans abonnement.

L’intrigue

Skibbereen, Montréal, Kingston, Vicksburg, Boston et Lowell sont quelques-unes des villes qui marquent les 1000 vies de Molly Galloway. Nourrie des bouleversements de son époque, elle prend le train des idées et des combats pour la vie et la liberté. Ses chemins la conduisent sur les pavés des villes naissantes, les rails des chemins de fer et les tranchées des champs de bataille. Jeune immigrante parcourant l’Amérique du 19e siècle, Molly sera amenée au cours de ses aventures à s’impliquer dans les causes et les désordres de son siècle, tout comme ses propres héros, d’Artagnan et le comte de Monte-Cristo.

À la fois un livre, un site internet et un moyen de communiquer

Mille Vies est le premier roman feuilleton web gratuit publié par les bibliothèques publiques. Les épisodes sont accompagnés d’une riche iconographie et d’informations complémentaires. Chaque semaine, les lecteurs peuvent poursuivre leur recherche sur les thèmes abordés grâce à des suppléments d’information, des propositions de lecture, des vidéos, de la musique, des bibliographies et des webographies facilement accessibles. Il s’agit d’un livre augmenté. En ce sens, il déborde la simple lecture et permet d’utiliser les ressources en bibliothèques et en ligne pour en connaître davantage et poursuivre le voyage à sa façon. Si le roman est fictif, la trame historique est réelle et les pistes de recherche internet sont nombreuses et fascinantes.

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