nov - 2011 03

En juin dernier, j’ai animé en collaboration avec Marie Barguirdjian des éditions Gallimard, un atelier sur la littérature pour les ados. J’ai présenté la Collection Médium de l’École des Loisirs que je trouve trop discrète, à mon goût, d’où le thème de ce billet. Les romans de cette collection sont souvent perçus trop difficiles, ennuyants, pas de page de couverture attrayante pour les jeunes. Pourtant, on y retrouve des trésors.

Valérie Dayre, Les nouveaux malheurs de Sophie.

    DayreQu’est-ce qui fait grandir dans la vie ? Une question simple mais complexe tout à la fois qu’un fils pose à sa mère. Cette question ramène la mère à son enfance et à un certain événement qui l’a fait grandir tout d’un coup.

    Lâcheté, cruauté : on ferme les yeux comme Sophie jusqu’au moment où on devient, à son tour, la victime?

    Fermons-nous quelque fois les yeux devant l’inacceptable?

Aurélien Loncke, Une saison parfaite pour changer.

    Une histoire émouvante , une écriture remarquable : à lire de tout urgence.

Loncke«Chaque jour on tâtonne, on s’inquiète, on se cherche, on devine les autres et la vie. On réclame des certitudes,des moyens de se rassurer, mais surtout, surtout, des personnes fiables pour nous accompagner un bout de chemin. Et parfois, parfois seulement, il arrive que cette attente soit récompensée:on trouve alors des gens absolument normaux avec qui,comme par miracle, tout devient différent.» p.94-95

Robert_Cormier

Un de mes auteurs préférés en jeunesse est Robert Cormier. L’ensemble de son œuvre est publié en français dans la Collection Médium, à l’École des Loisirs.
Robert Cormier est né en 1925, à French Hill, le quartier canadien-français de la ville de Leominster, au Massachusetts. Cette filiation canadien-française et catholique se retrouve souvent dans ses romans. Il a été un journaliste puis un écrivain pour les adolescents. En 1974, il publie « La guerre des chocolats» qui marquera la littérature pour les adolescents. C’est à partir de là que Robert Cormier fut souvent attaqué par les bien pensants de la société américaine :

Interrogé le 17 août 2011

«Because of the novel’s language, the concept of a high school’s secret society using intimidation to enforce the cultural norms of the school, and the protagonist’s sexual ponderings, it has been the frequent target of censors and appears at number three on the American Library Association‘s list of the « Top 100 Banned/ Challenged Books in 2000-2009. » »

Robert Cormier, Les héros.
cormier_heros

    Pour Francis Joseph Cassavant, la guerre est finie : une grenade l’a défiguré. Il revient dans sa ville pour tuer Larry La Salle, un autre héros de guerre. Larry doit payer pour ce qu’il a fait à Nicole, des années auparavant. Vengeance, culpabilité, violence, héroïsme : des questions qui dérangent et nous bouleversent, écrit avec une sensibilité et finesse par Robert Cormier.

    Ce roman m’a laissé songeuse : qui sont-ils ces héros que les guerres fabriquent ?

D’autres titres aussi percutants et puissants :

    Robert Cormier, À la brocante du cœur.
    Robert Cormier, De la tendresse.

Lire des romans de Robert Cormier, c’est toujours une expérience enrichissante et périlleuse. On n’est plus la même personne après l’avoir lu. J’ai eu tout un choc quand j’ai appris son décès, en 2000.

    Il me manque.

    Son écriture me manque.

    Ses histoires me manquent.

La discrétion et la disparition : deux thèmes liés dans ma vie et dans mon travail également.

    Bibliothécaire : la discrétion même!

    Trop discrets?

    C’est vrai, on nous entends peu dans les espaces publics . Et pourtant…

    Je n’ai pas oublié mes rêves de changer le monde.

    Combien de bibliothécaires sont des citoyens engagés et qui rêvent encore de changer le monde?

    Trop discrets?

    Disparus trop tôt?

    Non.

    Pour ma part, je ne suis pas obsolète . Je rêve encore.

    Et vous?

Chien de Lisard

Moi, chien de lisard,
Je dis haut et fort que j’aime lire,
Je revendique pour premier écran celui de mon imaginaire,
Réclamons la lecture comme instrument de pouvoir personnel,
Appelons-en à tous ceux etcelles qui, comme nous, croient à la liberté de lecture,
Chien delisard j’étais, je suis et je serai,
Chiens de lisards, multiplions-nous.

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août - 2011 03

nose-by-sue-hall

En me promenant sur le web, j’ai flairé un «bijou» de bibliographie. Elle a été publiée par le Service général des lettres et du Livre de Bruxelles. L’originalité de cette bibliographie est le thème :

« Lumière sur le noir : Une sélection de 209 livres de jeunesse sur le thème du noir dans la littérature de jeunesse »

Pour tout renseignement, vous pouvez écrire et commander un exemplaire à : isabelle.decuyper@cfwb.be

La publication est égalementtéléchargeable par groupes d’âges.

En plus des titres commentés, ils ont inséré des textes forts intéressants comme par exemple, celui  de Sophie Van der Linden  « Le noir du point de vue symbolique »  et celui de Daniel Delbrassine, spécialiste des la littérature pour les ados, « Le roman noir, aux limites de la littérature de jeunesse? ».

D’autres livres intéressants à lire, de ces auteurs :

  • Sophie Van der Linden, Images des livres pour la jeunesse : lire et analyser, Thierry Magnier / Scéren, 2006.
  • Sophie Van der Linden, Lire l’album, L’Atelier du poisson soluble, 2006.
  • Daniel Delbrassine, Le roman pour adolescents aujourd’hui : écriture, thématiques et réceptions, Co-éd. SCEREN – CRDP de l’académie de Créteil / La Joie par les livres, 2006.

J’ai vraiment été charmée par cette initiative. Et j’ai donc commencé à travailler, sur mon temps libre, sur une bibliographie « colorée» :

  • Rougir de plaisir! Une sélection de 200 livres sur le thème du rouge dans la littérature de jeunesse d’ici et d’ailleurs.

En plus j’aimerais accompagner cette bibliographie de canevas d’activités qui pourraient se réaliser en bibliothèque en février, le mois de l’amour et de la Saint-Valentin.

Étant seule, j’avance lentement mais sûrement. Si vous avez des titres rouges en tête, pour tous les groupes d’âges, n’hésitez pas  à les partager sur le blogue.

Merci d’avance et je vous  tiens au courant de ma récolte.

Chien de lisard

Moi, chien de lisard,
Je dis haut et fort que j’aime lire,
Je revendique pour premier écran celui de mon imaginaire,
Réclamons la lecture comme instrument de pouvoir personnel,
Appelons-en à tous ceux et celles qui, comme nous, croient à la liberté de lecture,
Chien de lisard j’étais, je suis et je serai,
Chiens de lisards, multiplions-nous.

| L’image, Nose, de Sue Hall, est disponible sur Flickr sous licence Creative Commons. |

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nov - 2009 12

491260340_ef6650c3beLa conférence d’ouverture du congrès 2009 Investir le numérique a été prononcée par Maggie Jackson, columnist au Boston Globe et auteure du livre Distracted : The Erosion of Attention in the coming Dark Age. Elle vit à New York.


Maggie Jackson a soulevé des questions pressantes : Comment, aujourd’hui, approcher les bibliothèques, la lecture, le texte? Devrions-nous nous inquiéter ?

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fév - 2009 20

En primeur, nous vous proposons le prochain « coup de gueule » à paraître dans la revue Argus.

Denis Vézina

Nos gouvernements ont trouvé un fabuleux moyen pour nous sortir de la crise. Ils nous donnent plus d’argent pour augmenter notre pouvoir d’achat. Wow ! Quelle bonne idée. Depuis des années, la plupart des courants de pensée nous amènent à remettre en question cette société de surconsommation. Et en réponse à une crise économique, tout ce que l’on trouve comme solution, c’est de nous dire que ce n’est pas bien d’avoir deux autos dans le « driveway », mais non, il en faut trois ! Quatre ? C’est encore mieux. Une télé dans la maison ? Non mais, vous n’avez pas honte ? Il en faut une dans chaque pièce. Le garage, vous y avez pensé ? Allez les enfants, vous n’avez pas assez de jouets, achetez-en encore plus.

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