mai - 2017 04

Voici l’histoire d’un petit fab lab, petit par la taille, mais grand par sa place dans l’histoire des fab labs en bibliothèque au Québec. En effet, Benny Fab est le premier fab lab à avoir vu le jour dans une bibliothèque publique de la province.

Sur la porte du fab lab. Le ton est donné!

Sur la porte du fab lab. Le ton est donné!

On pourrait presque raconter que Benny Fab est un accident, mais c’est plutôt une heureuse surprise.

Dans le projet de la nouvelle bibliothèque Benny, commencé en 2008, il n’était pas vraiment question de fab lab. Le mot n’avait même pas encore atteint le milieu professionnel à Montréal. À quelques mois de l’ouverture, en 2015, il est pourtant apparu inconcevable que la nouvelle bibliothèque n’offre pas un espace de création numérique à ses usagers.

Un emplacement est trouvé et le petit fab lab s’installe doucement dans cet espace d’une dizaine de mètres carrés. Les débuts sont un peu hésitants, mais aujourd’hui une équipe de deux personnes lui est dédiée, un bibliothécaire, Marc Lemaire, et un animateur spécialisé, Thomas Poulin. À eux deux, ils s’occupent du matériel, des activités, d’accueillir les usagers du fab lab pour leurs projets personnels, ou simplement pour répondre aux questions des curieux. Deux autres employés les aident ponctuellement, Yuan Gao, animatrice spécialisée et Laurence Sabourin aide-bibliothécaire.

On retrouve dans ce mini fab lab trois imprimantes 3D, une découpe vinyle, plusieurs ordinateurs, des LEGO WeDo et Mindstorm (robotique), des Arduino, Littlebits, Makey makey, des appareils photo reflex Canon, un coffre à outils avec tout le matériel du parfait petit bricoleur. Et bien évidemment, la Charte des fab labs.

Quatre clubs ont été créés : électronique, robotique, jeux vidéo, modélisation et impression 3D. Ils se réunissent une fois par mois et compte chacun une douzaine de jeunes. Le lieu ne pouvant de toute évidence pas accueillir un plus grand nombre de participants, Benny Fab déborde de ses murs et investit la salle de formation et l’espace ado voisin.

Benny Fab a été lancé sans une grande planification et avec un budget restreint. Et c’est pourtant un immense succès. Il a très vite été envahi par les usagers.

On y croise monsieur Thibault, 71 ans, qui vient toutes les semaines. Il a découvert le fab lab en passant devant lorsqu’il se promenait dans la bibliothèque. Il fabrique un simulateur de vol et certaines pièces sont introuvables dans le commerce. Il s’est mis à la modélisation 3D pour les créer et les imprime à Benny Fab.

Kyan, Geneviève Lamarche, tous deux utilisateurs de Benny Fab, et Marc Lemaire, bibliothécaire-coordonnateur du fab lab.

Kyan, Geneviève Lamarche, tous deux utilisateurs de Benny Fab, et Marc Lemaire, bibliothécaire-coordonnateur du fab lab.

Geneviève, elle aussi vient depuis la première journée. C’est son fils, Kyan, 6 ans, qui voulait entrer dans le fab lab. Il joue aux LEGO WeDo ou Mindstorm. Elle, elle a découvert un monde et créé le lien avec ses études. « J’ai besoin d’une place comme ça pour mon travail à l’école ». Elle étudie en restauration au Collège LaSalle et s’intéresse à la nourriture pour les enfants, mise en forme style super héros. « Des emporte-pièce en forme d’éclair ou de chauve-souris de Batman, ça n’existe pas! Alors je les imprime ».

Geneviève veut appliquer la technologie à l’alimentation. Elle veut créer un fab food lab pour les enfants : Super Hero Food for Kids!

Elle a d’ailleurs été lauréate des Grands prix de la relève en restauration, tourisme et hôtellerie de l’AQFORTH (Association québécoise de la formation en restauration, tourisme et hôtellerie) et a participé au rendez-vous Maker to Entrepreneurs, une communauté dont les membres se rencontrent régulièrement pour partager leurs projets.

Benny Fab, c’est « open collaboration ! », dit Geneviève.

Un projet a aussi émergé avec la rencontre d’une personne malvoyante. Originaire du Japon, celle-ci possède une canne japonaise avec un embout particulier pour l’aider dans ses déplacements. Cet embout n’existe pas sur la canne qui lui est fournie par le gouvernement du Québec. C’est donc une équipe issue de Benny Fab qui travaillera sur ce petit bout de plastique si important qu’il sera « comme une nouvelle paire d’yeux » pour cette personne.

Benny Fab dans la salle de formation de la bibliothèque.

Benny Fab dans la salle de formation de la bibliothèque.

En marge de ces passionnés et de leur projet au long cours, on croise des ribambelles de jeunes garçons, dont l’âge tourne autour de 10 ans. Ils entrent dans le fab lab comme dans leur chambre, empruntent un ordinateur, un iPad, des LEGO Mindstorm. On les suit dans la salle de formation où ils modélisent dans le bruit, le partage et la bonne humeur, les idées qu’ils ont en tête. Lorsque la modélisation est trop complexe pour être imprimée, Thomas leur propose de la transférer dans Unity, un outil de création de jeu vidéo. Ne reste plus qu’à promener un personnage dans cet univers unique et créé en quelques instants.

Benny Fab c’est tout ça. Des machines bien évidemment, mais qui ne sont que la pointe émergée d’un iceberg de relations humaines.

Pour suivre leurs créations, le compte Thingiverse de Benny Fab : http://www.thingiverse.com/Fab_Lab_Benny/about

Pour les joindre : fablabbenny@gmail.com

Modélisation 3D sur Tinkercad, mangas et BD : un fab lab en bibliothèque!

Modélisation 3D sur Tinkercad, mangas et BD : un fab lab en bibliothèque!

Images : Gaëlle Bergougnoux, licence : CC BY-NC-SA 2.5 CA

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juin - 2013 18

DOK-kirjasto, Hollanti

    1. Lancement du concours d’architecture dans le cadre du projet de rénovation et d’agrandissement de la bibliothèque de Pierrefonds. Ce concours, vise la réalisation d’un bâtiment doté d’équipements modernes qui rejoint les très hauts standards exigés pour  Montréal: la vocation familiale, les nouvelles technologies de l’information, la qualité en design et le développement durable.

    2. Travaux de mise aux normes pour l’accessibilité universelle à la bibliothèque de Roxboro. Ces travaux ont pour objectif de rendre la bibliothèque de Roxboro accessible aux personnes à mobilité réduite leur permettant ainsi de profiter pleinement de tous les services qui leur sont offerts. Ainsi, le stationnement et le bâtiment seront modifiés et le comptoir de prêt amélioré afin d’accommoder tous les usagers et de favoriser l’accessibilité aux activités et équipements collectifs.

    3. Portraits démographiques : La population des jeunes de 10 à 34 ans à Montréal (mai 2013). Ce document propose un tour d’horizon des principales caractéristiques de cette population: leur répartition sur le territoire, leur scolarité et leur présence sur le marché du travail, les migrations interrégionales des jeunes, les jeunes issus de l’immigration et finalement les perspectives démographiques pour ce groupe d’âge.

    4. 10 libraries to visit with Google Street View.10 bibliothèques dont huit aux États-Unis et deux au Canada (Ontario) offrent des visites virtuelles de l’intérieur de leurs bâtiments via Google Street View.

    5. Designing Libraries That Encourage Teens to Loiter. Hamilton Grange branch est l’une des premières succursales de la New York Public Library à offrir un étage entièrement dédié aux adolescents (4400 pi2). Elle a été  récipiendaire 2013 de l’American Institute of Architects Library Building Awards.

 

Pour aller plus loin :

Photo : DOK library (Pays-Bas), source : Flickr, par Keskustakirjasto , licence : CC BY-SA 2.0

 

 

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juin - 2013 02

IMAG1224

Le YOUmedia est-il l’avenir de la bibliothèque? Notre collègue, Patrick Lozeau a visité cet espace récemment et a bien voulu partager ses images ainsi qu’un commentaire sur le lieu. C’est l’occasion de poursuivre l’exploration des laboratoires en bibliothèques. Le projet du YOUmedia a reposé sur une approche de design social et participatif impliquant la présence des adolescents dans le processus de la conception. La documentation sur le YOUmedia est abondante, on peut même y trouver le programme et un schéma d’aménagement. En guise d’introduction, je reprends ici les principaux éléments de cette démarche.

Le YOUmedia se définit comme un espace d’apprentissage des nouveaux médias conçu pour les adolescents qui a été inauguré en 2009 au sein de le Chicago Harold Washington Library Center.

Suivant le parti pris philosophique du YOUmedia, il s’agit de permettre aux jeunes d’apprendre à être des créateurs de contenus éclairés plutôt que de simples consommateurs.

On assume que la littéracie des nouveaux médias doit être développée très tôt chez les jeunes par le biais de différentes expériences formelles et informelles, mais qui seront intrinsèquement motivantes parce qu’elles impliquent l’utilisation des nouveaux médias.

Et comme aujourd’hui les compétences relatives aux nouveaux médias sont transversales, dans la mesure où elles croisent à peu près toutes les dimensions de la culture, on s’inscrit dans une démarche large de translittéracie.

Il s’agit aussi d’une approche de type « learning by doing » c’est-à-dire que l’apprentissage est réalisé par le biais d’activités de fabrication, de manipulation en réalisant des projets, fondés sur les intérêts, et qui favorisent la pensée critique, la créativité et le renforcement des compétences. On constate à travers dans les images plus récentes du YOUmedia que celui-ci a intégré un volet de laboratoire de fabrication dans l’esprit des fab labs.

Selon les programmateurs, le YOUmedia relève deux défis considérables auxquels font face les bibliothèques publiques d’aujourd’hui:

• Le manque d’espaces engageants et appropriés, numériques et physiques, pour les adolescents dans les bibliothèques publiques;
• Le manque d’opportunités pour les adolescents leur permettant de développer des compétences numériques adéquates pour fonctionner dans la société contemporaine;

La réponse à ces défis au YOUmedia a consisté à offrir des espaces appropriés aux adolescents susceptible de leur permettre de réaliser des projets qui font sens pour eux en ayant la possibilité d’accéder à un registre varié de ressources : des livres, une centaine d’ordinateurs portables et de bureau, des outils de création médias, des logiciels pour la photo, la vidéo, le dessin, la musique. Le YOUmedia propose également un studio d’enregistrement maison avec des claviers, de tables tournantes, et une table de mixage.

Plus précisément, la réponse à ces défis a été globale avec une proposition comportant 5 ingrédients essentiels :

1) L’espace. Dans un YOUmedia, il doit avoir un espace physique où les jeunes peuvent se rassembler de même qu’un espace en ligne pour le réseautage social, la diffusion de leurs œuvres et le partage d’idées.

La conception de l’espace YOUmedia a découlé des travaux du professeur Mizuko Ito, Living and Learning with Digital Media (2008), qui a produit une étude ethnographique auprès de 700 jeunes montrant que les jeunes participent aux médias numériques selon trois modalités :
• Le Hanging Out lorsqu’ils «traînent» et conversent avec des amis dans les espaces sociaux comme Facebook.
• Le Messing Around lorsqu’ils bricolent avec les médias numériques, font des vidéos simples, jouent à des jeux en ligne, publier des photos dans Flickr, etc.
• Le Geeking Out lorsqu’ils approfondissent l’exploration de leurs principaux intérêts et de leurs passions : musique rap, création de fan fiction, de robots, etc., souvent à travers des collaborations et en bénéficiant de l’apprentissage par les pairs.

Ito et als. ont observé que ces activités en ligne contribuent à l’apprentissage des jeunes de manière significative au-delà des expériences dans les programmes scolaires ou de la communauté. Le YOUmedia est organisé et aménagé avec trois zones distinctes qui correspondent à ce schéma des usages :

  • Une zone de Hanging Out pour échanger et converser. C’est un espace social avec une ambiance détendue où les adolescents peuvent lire, parler avec des amis, sur place ou via les réseaux sociaux. L’environnement, dit-on, est conçu pour offrir «une introduction sans pression à la technologie».
  • Une zone de Messing Around pour explorer et expérimenter. Cet espace vise à favoriser l’exploration des supports numériques pour ceux qui ne sont pas nécessairement prêts à s’engager dans des ateliers plus structurés.
  • Une zone de Geeking Out pour creuser, approfondir, pour aller plus loin, souvent avec l’aide d’un mentor ou d’un bibliothécaire, par l’intermédiaire d’ateliers et de projets. Dans ce cas, le YOUmedia propose un espace de formation et d’apprentissage collaboratif.

Les autres conditions du concept de YOUmedia :

2) Les mentors. Dans un YOUmedia, il doit avoir des mentors pour accompagner les jeunes dans leurs projets.

3) Les intérêts. Dans un YOUmedia, on favorise l’apprentissage des jeunes en tenant compte de leurs intérêts.

4) La recherche. Dans un YOUmedia, la programmation et l’offre de services sont continuellement ajustées en fonction des collectes de données et des informations recueillies sur les besoins des jeunes par des chercheurs. L’Université de Chicago, notamment le département de sociologie et l’Institut d’éducation urbaine, a été étroitement impliquée dans les cueillettes de données, les études, les processus et les évaluations ayant servi de cadre au YOUmedia.

5) Les partenaires. Le YOUedia est le résultat d’une collaboration entre divers partenaires qui contribuent à offrir différentes opportunités et des ressources aux jeunes.

Patrick Lozeau a visité l’espace YOUmedia avec le regard avisé qu’on lui connaît au sein de la profession, et il a généreusement accepté de partager son point de vue en commentant le lieu :

Avant de répondre à tes questions, j’aimerais préciser que j’ai eu l’occasion de visiter le YOUMedia à deux reprises. Ma première visite remonte à septembre 2009. À ce moment, j’ai visité l’espace un samedi en fin d’après-midi quand l’endroit était plein d’adolescents. J’y suis retourné un matin de semaine pour prendre les photos sans les jeunes. Cette année, j’ai visité l’endroit un mercredi après-midi quand plusieurs jeunes s’y trouvaient.

Quels sont les aspects que tu as jugés les plus intéressants dans cet espace ?

Je suis quelqu’un de très visuel, je dois retourner à mes photos pour m’aider à répondre à tes questions. Cependant, l’élément qui m’a le plus marqué sans regarder mes photos, c’est l’esprit de l’endroit. YOUmedia se situe dans la bibliothèque centrale de Chicago, la Harold Washington Library, mais la minute que tu entres dans l’espace, tu n’as pas l’impression de rentrer dans une bibliothèque. Il règne plutôt un esprit de maison des jeunes. Les livres sont toujours présents, mais les bibliothèques disposées sur les murs changent la perception de l’endroit. Pour moi, c’est très positif si l’objectif est d’attirer une nouvelle clientèle qui aurait une image négative d’une bibliothèque.

Qu’est-ce que tu améliorerais dans le YOUmedia ?

Difficile d’émettre une critique sur un endroit qu’on connaît seulement comme «touriste». Pendant mes visites, je n’avais pas l’impression que le personnel s’impliquait dans les activités du YOUmedia. J’avais l’impression que les jeunes interagissaient plus souvent avec le gardien de sécurité qui est présent en permanence. Je sais qu’ils ont des activités, mais quand une personne entre dans l’espace, il est difficile de le repérer et c’est un élément qu’ils devraient améliorer.

Est-ce que tu penses que le modèle du YOUmedia est un modèle – en termes de concept, design, services, mentorat – dont on pourrait s’inspirer pour développer des espaces pour les ados ou les jeunes adultes à Montréal ?

Je pense que oui. Pour moi, YOUmedia représente l’évolution de la bibliothèque contemporaine : l’espace de ressources et de création sous toutes ces formes. Ça m’est aussi apparu comme un endroit de socialisation pour les jeunes. Une sorte de point de rencontre où on peut se donner rendez-vous pour passer du temps. Le local est grand avec peu ou pas d’ameublement fixe. Ceci permettrait de changer, déplacer, reconfigurer l’endroit à n’importe quel moment dans le futur. C’est un gros avantage. Le mobilier (surtout les divans) m’a semblé usé après quatre ans, mais l’équipement informatique et électronique semblaient toujours en place et fonctionnel.

Selon plusieurs designers aujourd’hui, les concepts des espaces pour les ados définissent les orientations des bibliothèques à venir pour tous les publics. Et, à l’instar de mon collègue Patrick Lozeau, je crois que le YOUmedia s’avère une des illustrations les plus intéressantes d’une intention aboutie visant à intégrer les nouveaux usages associés à la culture numérique et la participation culturelle dans l’espace physique de la bibliothèque. La YOUMedia représente aujourd’hui ui un projet structurant, une référence de base, un modèle à partir duquel on se réfère pour identifier des nouvelles pistes, que ce soit en termes de démarche ou de design social, dans le but d’aller encore plus loin.

Pour aller plus loin :

Cet article est déjà paru sur Bibliomancienne et sur Voir.

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nov - 2011 03

En juin dernier, j’ai animé en collaboration avec Marie Barguirdjian des éditions Gallimard, un atelier sur la littérature pour les ados. J’ai présenté la Collection Médium de l’École des Loisirs que je trouve trop discrète, à mon goût, d’où le thème de ce billet. Les romans de cette collection sont souvent perçus trop difficiles, ennuyants, pas de page de couverture attrayante pour les jeunes. Pourtant, on y retrouve des trésors.

Valérie Dayre, Les nouveaux malheurs de Sophie.

    DayreQu’est-ce qui fait grandir dans la vie ? Une question simple mais complexe tout à la fois qu’un fils pose à sa mère. Cette question ramène la mère à son enfance et à un certain événement qui l’a fait grandir tout d’un coup.

    Lâcheté, cruauté : on ferme les yeux comme Sophie jusqu’au moment où on devient, à son tour, la victime?

    Fermons-nous quelque fois les yeux devant l’inacceptable?

Aurélien Loncke, Une saison parfaite pour changer.

    Une histoire émouvante , une écriture remarquable : à lire de tout urgence.

Loncke«Chaque jour on tâtonne, on s’inquiète, on se cherche, on devine les autres et la vie. On réclame des certitudes,des moyens de se rassurer, mais surtout, surtout, des personnes fiables pour nous accompagner un bout de chemin. Et parfois, parfois seulement, il arrive que cette attente soit récompensée:on trouve alors des gens absolument normaux avec qui,comme par miracle, tout devient différent.» p.94-95

Robert_Cormier

Un de mes auteurs préférés en jeunesse est Robert Cormier. L’ensemble de son œuvre est publié en français dans la Collection Médium, à l’École des Loisirs.
Robert Cormier est né en 1925, à French Hill, le quartier canadien-français de la ville de Leominster, au Massachusetts. Cette filiation canadien-française et catholique se retrouve souvent dans ses romans. Il a été un journaliste puis un écrivain pour les adolescents. En 1974, il publie « La guerre des chocolats» qui marquera la littérature pour les adolescents. C’est à partir de là que Robert Cormier fut souvent attaqué par les bien pensants de la société américaine :

Interrogé le 17 août 2011

«Because of the novel’s language, the concept of a high school’s secret society using intimidation to enforce the cultural norms of the school, and the protagonist’s sexual ponderings, it has been the frequent target of censors and appears at number three on the American Library Association‘s list of the « Top 100 Banned/ Challenged Books in 2000-2009. » »

Robert Cormier, Les héros.
cormier_heros

    Pour Francis Joseph Cassavant, la guerre est finie : une grenade l’a défiguré. Il revient dans sa ville pour tuer Larry La Salle, un autre héros de guerre. Larry doit payer pour ce qu’il a fait à Nicole, des années auparavant. Vengeance, culpabilité, violence, héroïsme : des questions qui dérangent et nous bouleversent, écrit avec une sensibilité et finesse par Robert Cormier.

    Ce roman m’a laissé songeuse : qui sont-ils ces héros que les guerres fabriquent ?

D’autres titres aussi percutants et puissants :

    Robert Cormier, À la brocante du cœur.
    Robert Cormier, De la tendresse.

Lire des romans de Robert Cormier, c’est toujours une expérience enrichissante et périlleuse. On n’est plus la même personne après l’avoir lu. J’ai eu tout un choc quand j’ai appris son décès, en 2000.

    Il me manque.

    Son écriture me manque.

    Ses histoires me manquent.

La discrétion et la disparition : deux thèmes liés dans ma vie et dans mon travail également.

    Bibliothécaire : la discrétion même!

    Trop discrets?

    C’est vrai, on nous entends peu dans les espaces publics . Et pourtant…

    Je n’ai pas oublié mes rêves de changer le monde.

    Combien de bibliothécaires sont des citoyens engagés et qui rêvent encore de changer le monde?

    Trop discrets?

    Disparus trop tôt?

    Non.

    Pour ma part, je ne suis pas obsolète . Je rêve encore.

    Et vous?

Chien de Lisard

Moi, chien de lisard,
Je dis haut et fort que j’aime lire,
Je revendique pour premier écran celui de mon imaginaire,
Réclamons la lecture comme instrument de pouvoir personnel,
Appelons-en à tous ceux etcelles qui, comme nous, croient à la liberté de lecture,
Chien delisard j’étais, je suis et je serai,
Chiens de lisards, multiplions-nous.

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août - 2011 03

nose-by-sue-hall

En me promenant sur le web, j’ai flairé un «bijou» de bibliographie. Elle a été publiée par le Service général des lettres et du Livre de Bruxelles. L’originalité de cette bibliographie est le thème :

« Lumière sur le noir : Une sélection de 209 livres de jeunesse sur le thème du noir dans la littérature de jeunesse »

Pour tout renseignement, vous pouvez écrire et commander un exemplaire à : isabelle.decuyper@cfwb.be

La publication est égalementtéléchargeable par groupes d’âges.

En plus des titres commentés, ils ont inséré des textes forts intéressants comme par exemple, celui  de Sophie Van der Linden  « Le noir du point de vue symbolique »  et celui de Daniel Delbrassine, spécialiste des la littérature pour les ados, « Le roman noir, aux limites de la littérature de jeunesse? ».

D’autres livres intéressants à lire, de ces auteurs :

  • Sophie Van der Linden, Images des livres pour la jeunesse : lire et analyser, Thierry Magnier / Scéren, 2006.
  • Sophie Van der Linden, Lire l’album, L’Atelier du poisson soluble, 2006.
  • Daniel Delbrassine, Le roman pour adolescents aujourd’hui : écriture, thématiques et réceptions, Co-éd. SCEREN – CRDP de l’académie de Créteil / La Joie par les livres, 2006.

J’ai vraiment été charmée par cette initiative. Et j’ai donc commencé à travailler, sur mon temps libre, sur une bibliographie « colorée» :

  • Rougir de plaisir! Une sélection de 200 livres sur le thème du rouge dans la littérature de jeunesse d’ici et d’ailleurs.

En plus j’aimerais accompagner cette bibliographie de canevas d’activités qui pourraient se réaliser en bibliothèque en février, le mois de l’amour et de la Saint-Valentin.

Étant seule, j’avance lentement mais sûrement. Si vous avez des titres rouges en tête, pour tous les groupes d’âges, n’hésitez pas  à les partager sur le blogue.

Merci d’avance et je vous  tiens au courant de ma récolte.

Chien de lisard

Moi, chien de lisard,
Je dis haut et fort que j’aime lire,
Je revendique pour premier écran celui de mon imaginaire,
Réclamons la lecture comme instrument de pouvoir personnel,
Appelons-en à tous ceux et celles qui, comme nous, croient à la liberté de lecture,
Chien de lisard j’étais, je suis et je serai,
Chiens de lisards, multiplions-nous.

| L’image, Nose, de Sue Hall, est disponible sur Flickr sous licence Creative Commons. |

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juin - 2011 01

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Dans son espace jeunesse, la bibliothèque Mercier a inauguré une magnifique murale créée par les jeunes en présence du maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, M. Réal Ménard et de la chef de l’opposition officielle et conseillère du district de Maisonneuve–Longue-Pointe, Mme Louise Harel, le 20 mai dernier.

La murale a été réalisée au cours des mois de mars et d’avril 2011, à la suite d’importants travaux de rénovation entrepris en 2010 de l’ordre de plus de 200 000 $. La contribution de l’arrondissement à la réalisation de cette murale se chiffre à 2 000 $.

Selon les indications du communiqué de l’arrondissement, la murale illustre des personnages et des atmosphères que les jeunes apprécient dans les livres. On y observe une dualité entre le jour et la nuit, période un peu plus trouble où les chauves-souris et les loups-garous se promènent. Selon l’artiste peintre Marc-André Jutras, le fantastique y est traité avec une touche « post Harry Potter ».

La bibliothèque Mercier offre des services aux 41 000 résidants du quartier de Mercier-Est depuis 1989.

Source : Claire Bourassa – Chargée de communication

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oct - 2010 18

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C’est la  Semaine des bibliothèques publiques et elle est dédiée aux 12-25 ans. Je profite de cette occasion pour partager l’extrait d’un article que j’ai écrit pour le magazine L’École Branchée et qui est paru en septembre dernier au sujet de la bibliothèque jeunesse entendue comme service pour les enfants et les ados.

On dit que la  bibliothèque est une idée plus grande que le lieu.  Aux quatre coins du monde en ce moment, on s’ingénie à repenser et à créer un  nouveau genre de bibliothèques jeunesse. Le succès des bibliothèques de demain, assume-t-on, dépendra de notre capacité à répondre aux besoins des jeunes citoyens numériques d’aujourd’hui. Les nouvelles bibliothèques qui relèvent ce défi partagent pour la plupart une philosophie pour le changement qui s’articule autour de trois axes : la participation, la littéracie, l’accès.

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juin - 2010 08

Lancée en grande pompe le 10 mai dernier, la zone SOS Devoirs des Bibliothèques publiques de Montréal offre une vision ludique de nos ressources pour la clientèle jeunesse des 6 à 12 ans. Signe de ce succès, plus de 3,000 personnes ont visité le site depuis son lancement. Désormais, nous devons nous assurer de la pérennité de cette création et mieux comprendre comment ce site peut aider à agrémenter le quotidien des bibliothèques du réseau.

À court terme, nous espérons que les employés des sections jeunesse apprendront à maîtriser cet outil pédagogique afin de mieux orienter les jeunes dans leurs recherches. Pour vous aider, nous vous suggérons d’examiner certains éléments du site qui auraient pu vous échapper lors de votre première visite :

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mai - 2010 24

Capture d'écran de la zone SOS Devoirs

Presque tous les jeunes Québécois ont accès à des ordinateurs à la maison. Les jeunes ont aussi une perception très favorable de la technologie. Ils se tournent tout naturellement vers Internet pour leurs loisirs, pour étendre leur réseau social et pour satisfaire leurs besoins d’information et de documentation. Pour la génération des natifs du numérique, l’ordinateur est plus familier que la télévision et façonne leur identité culturelle en l’enrichissant d’une ouverture sur le monde. Ces changements déterminants dans les comportements et les attentes des jeunes usagers modifient le paysage des bibliothèques.

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nov - 2009 10

Avant d’entreprendre le Congrès Investir le numérique, je voudrais attirer votre attention sur les résultats de l’enquête du Cefrio présentée dans le cadre du colloque international sur la Génération C, le 20-21 octobre dernier.

Le Cefrio (Centre francophone d’informatisation des organisations) a enquêté auprès de cette clientèle représentant un million et demi de Québécois qui ont grandi entre les ordinateurs, Internet et les médias sociaux. Ce sont 2000 jeunes de 12 à 24 ans qui ont été sondés au sujet de leurs perceptions et leurs usages des TI.

La révélation, qui n’en est pas vraiment une, de cette enquête : «[L]es 12-24 ans comptent parmi les grands consommateurs de technologies de l’information de notre société ».
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