fév - 2011 01

Ce billet est aussi disponible sur le blogue Ludicité.

De plus en plus de bibliothèques se questionnent à savoir si elles devraient intégrer des programmes de jeux vidéo. Pour les aider à répondre à cette question, nous nous sommes prêtés à l’exercice d’identifier cinq raisons pour et cinq raisons contre cet investissement.

5 pour et 5 contre

Le combat commence!

Pour

1) Les jeux vidéo sont populaires

Que les jeux vidéo soient extrêmement populaires, et même davantage que le cinéma, c’est un fait bien connu. Mais, est-ce que cette popularité se transpose dans les bibliothèques qui ont décidé d’investir dans ces collections?

  • À Montréal-Nord, près de 60% des adolescents de l’arrondissement sont abonnés à une ou l’autre des quatre bibliothèques. Durant les soirées de jeux vidéo, les jeunes font la file à l’extérieur pour attendre l’ouverture dela bibliothèque de la Maison culturelle et communautaire.
  • À Québec, les quelque 800 jeux vidéo de la collection réseau se font emprunter environ 2,100 fois par mois.
  • À la bibliothèque Émile-Nelligan (Laval), l’achat de jeux vidéo à la Parenthèse (un espace pour les adolescents de 12 à 17 ans ayant plusieurs consoles et ordinateurs pour les jeux) a fait exploser le nombre d’inscriptions de 50 à 1372 en 3 ans.

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jan - 2011 11

Comme mon collègue Thierry l’a fait la semaine dernière avec les jeux tremplins, j’aimerais profiter de cette tribune pour faire écho à un article du Library Journal intitulé « LJ Best video games of 2010 ». Je ne reviendrai pas directement sur les jeux mis de l’avant dans cet article; je me contenterai seulement de dire que ces choix ne m’apparaissent pas très appropriés au contexte biblioludique québécois, et notamment au programme des bibliothèques de Montréal-Nord sur lequel je travaille depuis une quinzaine de mois.

Pourquoi un jeu ne serait-il pas approprié ? Et bien, ça dépend évidemment des limitations et des règles propres à chaque bibliothèque accueillant des programmes de jeux, mais je dirais que de manière générale, quelques critères de base peuvent s’appliquer.

Les bons jeux en bibliothèques sont généralement :

  • ESRBmature17Classés E, E 10+ ou T (respectivement pour tous, 10 ans et + et 13 ans et +):: Certaines bibliothèques, dont Montréal-Nord, proposent une petite sélection de jeux classés M (pour Mature, ou 17 ans et +). D’autres bibliothèques ont carrément décidé de ne pas inclure ces jeux dans leurs collections. Au-delà des grandes qualités que possèdent beaucoup de ces jeux (par exemple, les jeux Limbo et Battlefield Bad Company 2 cités dans l’article de LJ, ou Assassin’s Creed : Brotherhood, produit à Montréal par l’équipe d’Ubisoft), la grande majorité des participants aux programmes de jeux vidéo en bibliothèques n’y auront pas accès. Pour en savoir plus sur le classement des jeux vidéo, je vous propose de jeter un œil ici et ici.
  • Des jeux se jouant à 2 joueurs ou plus : d’après mon expérience, peu de jeunes viennent à la bibliothèque pour s’isoler devant un jeu alors qu’ils peuvent jouer et compétitionner en groupe. D’ailleurs, l’un des objectifs de ces programmes est souvent de favoriser la sociabilisation des jeunes.
  • Des jeux relativement faciles d’approche : Un peu à l’image des jeux tremplins dont traitait Thierry, les bons jeux sont aussi ceux auxquels on peut jouer sans avoir à lire un manuel ou, plus généralement, sans avoir à subir un certain nombre de tutoriels. En ce sens, les jeux d’aventure sont souvent à déconseiller, non pas parce qu’ils ne sont pas intéressants, mais bien parce qu’ils le sont trop et qu’ils demandent un grand investissement en effort et en temps, et ce, souvent même avant d’avoir pu commencer à jouer.
  • Des jeux rapides : Qui dit jeu facile d’approche dit aussi jeu rapide. Avec un nombre limité de consoles, on peut difficilement se permettre de proposer des jeux qui demandent plus d’une dizaine de minutes par partie. Sinon, gare à la grogne dans la file d’attente !

Voici donc, suivant ces quelques principes, mes meilleurs jeux de l’année 2010 pour les bibliothèques:

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jan - 2011 05

Pour faire suite à la parution de l’article du « Library Journal » sur les « Gateway Boardgames », je crois qu’il s’agit d’un temps opportun pour écrire sur les jeux tremplins (traduction libre de l’expression « Gateway Games ») en bibliothèques.

Les jeux tremplins sont des jeux de société qui servent à la fois d’initiation aux jeux de société en étant très accessible, c’est-à-dire rapide à jouer et avec des règles simples, tout en offrant un défi intéressant grâce à leur grande rejouabilité.

La majorité des jeux tremplins actuels sont fondés sur les grands principes des jeux allemands, apparus durant les années 1980 et 1990. Ces derniers sont aussi appelés « eurogames » ou « designer games » en raison de l’accent qui est mis sur le nom du concepteur sur la boîte de jeu. Voici quelques grands concepts de base de ce type de jeux :

  • Les joueurs n’interagissent que de manière indirecte. Dans nombres de ces jeux, la stratégie principale du jeu est de restreindre les actions des autres joueurs sans les cibler directement.
  • Les jeux allemands priorisent la stratégie sur le hasard ainsi que les thématiques économiques sur les thématiques militaires.
  • Les règles de ces jeux sont assez simples et le temps de jeu reste assez court (entre quarante-cinq minutes et une heure et demie).
  • Ils visent une clientèle de jeunes adultes, mais peuvent être joués à tous les âges (sauf les jeunes enfants).
  • La partie se termine en même temps pour tous les joueurs (contrairement aux classiques comme Monopoly et Risk).

Selon les spécialistes (dont Scott Nicholson), trois jeux reviennent fréquemment quand vient le temps de parler des jeux tremplins (placés ici en ordre de préférence personnelle):

Photo d'adultes jouant à Les aventuriers du rail

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